BRUMENT Frédéric

Avant d’être un film de Sam Peckinpah, Les chiens de paille (titre original The Siege of Trencher’s Farm) est sans doute le roman de Gordon Williams le plus connu par le grand public, auteur écossais d’une vingtaine de titres dont From Scenes like This. Son adaptation libre fait partie des films emblématiques de l’ultraviolence cinématographique des années 70. Le personnage principal, George Magruder, professeur américain de littérature, s’isole en compagnie de sa femme Louise et de sa fille dans un petit village des Cornouailles.

Lire un roman de Joe Lansdale, c’est comme s’offrir une douceur sucrée : c’est addictif, on en redemande. Celui-ci n’échappe pas à la règle, et l’on retrouve toujours avec le même plaisir le duo improbable formé par Hap Collins, le blanc babacool idéaliste, et Leonard Pire, le noir gay républicain et bagarreur.

Revoilà Hap Collins et Leonard Pine, les deux losers magnifiques de Joe Lansdale, deux ploucs vivant chichement comme détectives privés, assez maladroits mais suffisamment entêtés pour parvenir à leur fin. Cette fois, ils se penchent, à la demande de sa mère, sur le cas d’un jeune Noir de quartier défavorisé, battu à mort par des policiers ripoux. En creusant un peu, ils découvrent que le jeune homme n’avait fait que défendre sa sœur, harcelée par un des policiers, et qu’il est la victime toute désignée.

Alors qu’ils sont en planque pour honorer un contrat de surveillance, Hap Collins et Léonard Pine sont témoins de la maltraitance d’un animal par son propriétaire. Furieux, Léonard s’en prend au type et l’envoie au tapis. Quelques temps plus tard, alors que Brett, l’amie de Hap, a repris l’affaire de détectives privés à son nom, Hap voit surgir une vieille femme avec un chantage à la clé : soit ils enquêtent sur la disparition de sa petite-fille, soit elle remet la vidéo de l’agression (car elle a tout filmé) à la police. Les deux compères n’ont pas d’autres choix que d’obéir.