Artères souterraines

Dans son petit bureau miteux, sale et désordonné, Michael McGill, ex-plus grand espoir d’un cabinet de détectives, mène une triste existence qui a pour seul horizon la prochaine bouteille d’alcool. Son étonnement est donc extrême lorsqu’un matin, l’esprit embrumé, il voit surgir devant lui le Conseiller du Président et ses gardes du corps. Ce dernier a une mission capitale à lui confier : retrouver l’unique exemplaire de la deuxième Constitution des États-Unis.

Michael, motivé par la paie et les menaces de son interlocuteur, se lance sur les traces du livre disparu depuis trente ans. Son seul atout : il attire les pires problèmes possibles. Le hasard l’amène ainsi à fréquenter l’univers des déviants sexuels, où il rencontre une jolie jeune femme complètement libérée. S’associant pour parcourir les routes américaines, leurs recherches leur fait affronter de nombreux dangers pour retrouver l’unique moyen de sauver les États-Unis du chaos.

Warren Ellis est connu pour avoir travaillé chez Marvel comme scénariste et il est notamment l’auteur de Transmetropolitan, mais aussi des séries Global Frequency, Planetary ou The Authority. Il propose ici un road movie par excellence, s’appuyant sur la sempiternelle figure du privé alcoolique. Le livre objet de la quête est doté de pouvoirs étranges mais il n’est qu’un prétexte au voyage, tout comme l’enquête qui n’est au final qu’une succession de rencontres.

L’univers d’Artères souterraines est très trash, même si la vision de l’auteur est plus grinçante que noire. Les deux héros visitent les bas fonds de la société américaine, même si ces bas fonds sont constitués de personnalités et d’hommes riches. L’histoire se lit sans déplaisir, le rythme du voyage étant accentué par la présence de très courts chapitres. On aurait néanmoins apprécié en apprendre plus sur ces nouveaux amendements, garants de la survie des États-Unis.

Artères souterraines par Ellis Waren, traduction de Laura Derajinski, illustration d’Olivier Fontvieille, Au Diable Vauvert