Cinquième sorcière (La)

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Le nouveau roman du maître écossais de l’horreur nous entraîne à Los Angeles, une cité qui n’a d’angélique que le nom. Les massacres les plus révulsants se succèdent en effet au fil des pages de ce livre à l’efficacité redoutable. Masterton n’a rien d’un visionnaire. A la différence d’un Clive Barker, par exemple, il ne réinvente pas le genre dans lequel il officie. Mais il s’acquitte toujours de sa tâche de raconteur avec punch et brio. Cet opus ne fait pas exception à la règle.

Que se passerait-il si un quarteron de sorcières aux talents variés - vaudou haïtien, magie venue d’Europe de l’Est ou d‘Afrique - mettaient en commun leurs savoirs obscurs et les plaçaient au service de barons du crime officiant dans les trafics les plus répréhensibles qui soient ? Elles ne manqueraient pas de constituer une menace susceptible de faire basculer une ville majeure - en l’occurrence, Los Angeles - dans le crime et le chaos. Capables de provoquer la cécité de ceux qu’elles frappent, de leur faire vomir toutes sortes d’insectes ou de créatures répugnantes, à mêmes d’invoquer des esprits assoiffés de sang humain afin d’accomplir leurs immondes besognes, ces sorcières ne tardent pas à démanteler complètement le bon fonctionnement des forces de l’ordre de la grande ville californienne. La police, l’administration, les élus - tous ne tardent pas à plier devant leur volonté, assurés de connaître autrement une fin des plus horribles.

Un détective du nom de Dan Fisher parvient toutefois à s’opposer à cette mainmise progressive de la pègre sur Los Angeles. Fils d’un illusionniste de talent, il prend rapidement très au sérieux les preuves incontestables de la puissance magique déployée par les sorcières. Quand il réalise le danger qu’elles représentent, il s’efforce de son mieux de convaincre ses supérieurs de la réalité de la menace - d’abord sans grand succès, puis peu à peu, les morts surnaturelles s’accumulant, avec davantage de résultats. Il est flanqué dans cette quête d’Annie, sa gentille voisine qui s’intéresse de près à tout ce qui a trait à la magie.

Ensemble, ils vont combattre la mal à la racine en tentant de comprendre d’où provient la puissance phénoménale qui irrigue les sorcières. La tireraient-elles d’une source restée dans l’ombre ?

En évitant les longues digressions, en saupoudrant son récit de quelques traits d’humour, en structurant sa narration de manière classique mais solide, Graham Masterton tient son pari : empêcher le lecteur de poser son roman avant de l’avoir dévoré jusqu’à la dernière page. Pas nécessairement un repas gastronomique, donc, mais un en-cas savoureux qui se laisse ingérer sans déplaisir.

Graham Masterton, La Cinquième Sorcière, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par François Truchaud, 380 p., Bragelonne

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Commentaires

Une nouvelle fois, Masterton déroule son éternelle recette : un quidam confronté à l’inexplicable connaît ou cherche un tiers féru de démonologie ou de magie pour exterminer le monstre local. Ici le monstre local est une alliance de criminels qui s’est entourée de sorcières pour protéger son business et le tiers salvateur est... la jeune voisine du quidam... apprentie sorcière !? Le nouveau protagoniste rappelle celui de « Le diable en gris » : inspecteur de police, veuf, tourmenté et coupable, celui-ci se trouve confronté à, comme le promet la quatrième de couverture, des « accidents étranges, maladies soudaines, morts inexplicables et horribles ». Promesse tenue pour l’étrangeté et la soudaineté mais pas pour l’horreur. L’intrigue est plutôt originale mais peu crédible à l’échelle d’une ville comme Los Angeles. Si les scènes d’action ont un potentiel certain pour le sadisme et la souffrance, les dialogues qui les entrecoupent alourdissent l’action et gâchent la frayeur qu’elles pourraient susciter. Les personnages manquent d’épaisseur et de charisme, probablement parce-que Masterton abuse de son humour ironique. Finalement, après tous ses romans de terreur, la sauce ne prend plus car elle manque de piment, d’action et d’originalité. Seules les dernières pages donnent le sursaut de suspens et de tension prophétiques.
Côté « horreur » on est servi par la traduction ; c’est une catastrophe. Certains passages sont traduits mot à mot et ne sont pas adaptés au français alors que cela était possible ! Pire : certains personnages changent de nom en quelques lignes ! Récidiviste du genre, la maison Bragelonne pourrait faire l’effort de vérifier, revérifier, rerevérifier, et rererevérifier ses pavés qui se lisent pourtant rapidement et qu’elle vend vingt euros ! On ne peut donc que conseiller aux lecteurs d’attendre la sortie en format poche (chez Milady Terreur... pour sept euros) des titres en grand format de l’Ombre de Bragelonne, en particulier des inédits médiocres comme celui-ci.
En conclusion, « La cinquième sorcière » est conseillé aux néophytes de l’épouvante fortunés mais déconseillé aux exégètes de la Terreur qui peuvent la chasser de leur bibliothèque.

Bonjour,
fan de littérature d’épouvante j’ai découvert un auteur tout récent qui pourrait bien devenir le Graham Masterton français. Son premier roman "le songe d’Adam" est assez stupéfiant, mêlant étrange, horreur et érudition. C’est bien écrit et ceux qui aiment les références ou se mêlent le réel et la fiction adoreront. On y parle de Novalis, le romantique allemand, il y est question d’un arbre capable de ressusciter les morts... Le récit est base sur une légende comme "Sang impur" de Masterton. Gros clin d’oeil à "Simetierre" du maître S King, je crois qu’il faut garder un oeil sur cet écrivain français de surcroit et lire son premier roman : c’est génial !!!
http://editions-hsn.fr/livres/le-songe-dadam
Désolé d’avoir squizzé le Masterton dont il est question ici, d’autres auteurs ont besoin aussi de pub... Si vous n’êtes pas convaincu, lisez le Songe d’Adam.

Merci pour cette information.
Peut-être pourriez-vous nous en faire une chronique ?