Chasseurs de fantasmes

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Les fantasmes sexuels ne représentent qu’un sujet bien marginal dans la littérature SFFF, malgré quelques tentatives ponctuelles ou la figure des vampires, qui est bien souvent couplée à l’activité sexuelle.


Chasseurs de fantasmes

Jeanne-A Debats et Michaël Fontayne ont donc réalisé pour Griffe d’Encre ce recueil de onze nouvelles afin d’appréhender le sexe dans la littérature de l’Imaginaire. Ce sujet incontournable de la vie a séduit de nombreux auteurs dont quelques valeurs sûres, telles Ayerdhal, Dunyach, ou encore Li-Cam.

Des onze auteurs, aucun ne présente de récit de fantasy - ce genre étant peut être encore trop dominé par la vision puritaine de Tolkien ? Plusieurs récits se raccrochent alors au fantastique, comme Vieillir d’amour d’Ayerdhal, dans lequel une femme mûre fait découvrir la sexualité à un adolescent, avant de lui voler une partie de sa jeunesse. Un récit qui reste assez classique.

Benoit Guiseppin propose de son côté une belle et grinçante nouvelle (Thaïs sur la mauvaise pente), qui met en scène Thaïs, une divine voyante qui lit l’avenir dans les lignes... du sexe. Séduite par une offre d’emploi, elle rencontre lors de son voyage un étrange ermite qui ne résiste pas au charme de la belle. Les deux pêcheurs rencontrent néanmoins le salut, même si l’héroïne découvre que, finalement, le Paradis n’est pas très éloigné de l’Enfer.

Les autres récits penchent vers la science-fiction, dont Les Autres de Christian Vilà, qui réussit à entremêler le sexe à la destruction des hommes par une espèce extra-terrestre. C’est donc suspendu à un crochet de boucher que les condamnés copulent avant d’être transformés en repas pour E.T. Et pourtant, le final s’achève sur une histoire d’amour improbable.

D’autres textes abordent ces relations extra-espèces, comme le Naufrage de Sable & Sinople, où Alazne prend en charge l’éducation sexuelle du jeune Uhin, mais par l’intermédiaire cette fois des indigènes de la planète qu’ils occupent. Un récit à plusieurs niveaux de lecture.

Quant à Lucie Chenu, elle mêle art et technologie dans (R)eve, où une sculptrice façonne son double et en tire un plaisir physique tel qu’il la conduit à la folie. Une nouvelle enlevée.

Seul texte plus léger, L’anémone de ML Schultz, dont l’infortuné héros se retrouve parasité par une anémone qui a pris racine dans son anus. Une histoire à la première personne, fougueuse et drôle... pour le lecteur.

Chasseurs de fantasmes tranche par rapport à la production habituelle de la SFFF, car les textes de cette anthologie ne sont pas édulcorés et appellent un chat, un chat, même si cette maxime serait à féminiser pour l’occasion. Les récits évitent cependant l’écueil de la vulgarité et, même pour les plus noirs, relient finalement la beauté de l’acte sexuel à l’amour. A réserver quand même à un public suffisamment adulte.

Chasseurs de fantasmes, anthologie dirigée par Jeanne-A Debats et Michaël Fontayne, couverture Zariel, Griffe d’Encre

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N’oubliez pas Philip José Farmer (la jungle nue, gare à la bête, etc.)