Porteurs d'âmes

Chaque fois que je sors de la lecture d’un Pierre Bordage, je me sens plus forte en résistance subversive. Plus forte en humanité.

Là, dans Porteurs d’âmes, il utilise la trame narrative du polar, de la science-fiction et du récit psychologique.

Les livres de Pierre Bordage ne sont pas seulement des livres, ils sont des engagements. Je n’imagine pas qu’on puisse lire un livre de cet auteur sans s’impliquer.

Trois personnages principaux : Léonie, la jeune Libérienne arrachée à la violence de sa terre d’Afrique pour être enfermée dans la violence de la prostitution, Cyrian, le jeune homme qui a tout pour être heureux sauf le vide du coeur, Edmé, le policier en dépression, abîmé par la violence quotidienne qu’il côtoie au jour le jour et contre laquelle il se sent impuissant.

Des âmes pressurées par le système, usées, rongées, souillées…

L’histoire se passe de nos jours. Enfin là, après-demain, tout de suite. C’est possible. Tout est possible quand les humains oublient leur âme… Quand ils en font une marchandise. Quand notre cerveau n’est plus qu’un disque dur à formater et à reformater.

Et si nos âmes étaient plus fortes que cela. Si la façon de les envisager pouvait nous inciter à plus d’espérance et donc à plus de résistance…

Pas question de vous en dire plus. Embarquez-vous dans ces 500 pages et laissez votre cœur s’emballer dans les pas de Léonie, la guerrière de l’espérance.

Bordage, comme bien souvent, nous offre un hymne à la vie, à la survie pour plus d’humanité. Il nous invite à la résistance, à la lutte contre les petits compromis.

Il nous invite aussi à regarder l’autre autrement, à aller au-delà des apparences et des conventions.

Un polar, un roman de science-fiction et une histoire d’amour, trois livres en un seul, une trame narrative qui fait qu’on ne peut lâcher le bouquin pour en savoir plus sur chacun des personnages. Sinon, on aurait l’impression de l’abandonner. Une lecture jusqu’au bout de la nuit…

A lire absolument.

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Porteurs d’âmes de Pierre Bordage, Au Diable Vauvert (25 mai 2007)