Spin
Ce roman a eu le « Hugo » et il le mérite ! L’idée de base : la Terre, tout d’un coup déphasée par rapport au reste de l’univers, est assez énorme et bien exploitée pour le justifier. L’histoire est racontée par un ami de celui qui, dans ce volume, s’avère être le personnage central, l’homme qui va mettre en route et mener à bien la recherche des causes du Spin et des Hypothétiques qui en sont les auteurs. Et le narrateur prépare l’étape suivante, celle qui sera racontée dans Axis.
En fait il y a trois personnages, trois amis, dont un frère et une soeur, qui avaient 10 ans quand les étoiles ont disparu et la Terre s’est trouvée séparée du reste de l’univers, vivant dans un temps ralenti d’un facteur de plusieurs millions, ce qui l’amènera, en moins de 40 ans, à se trouver hors la zone habitable du système solaire, mais protégée des conséquences de cette situation d’une façon incompréhensible. Et si Jason Lawton finit par percer le mystère du comment, avant de disparaître en laissant à sa soeur Diane et au narrateur, Tyler Dupree, la charge de comprendre et de vivre la suite de l’histoire, en quittant cette Terre où il n’y a plus de place pour eux et où un gouvernement conservateur les pourchasse.
L’écriture est celle de Wilson : les problèmes personnels des personnages s’entremêlent aux thèmes essentiels et l’abus de l’écriture en deux chronologies emmêlées - l’histoire de la fuite des héros et les rappels des événements antérieurs -, le rend parfois un peu difficile à lire. Je trouve que ce procédé de multi-chronologie n’apporte rien à l’histoire ni à la qualité du livre. Même en débutant de la même manière au début de la fuite des héros, les chapitres suivants auraient gagné à s’enchaîner dans l’ordre chronologique sans allers-retours temporels. Mais c’est un détail.
Il me reste à lire la suite, Axis, qui attend (en V.O.), dans ma bibliothèque, à moins que je n’attende la sortie de l’édition Folio. Et à vous conseiller de ne pas rater ce(s) très bon(s) livre(s).
Spin de Robert Charles Wilson, illustration de Manchu, traduction de Gilles Goullet, Folio