Rainbows End

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C’est un livre de Vernor Vinge, cela dit (presque) tout. Pour ceux qui n’ont encore rien lu de lui, je précise : Vernor Vinge est un mathématicien et écrivain américain, connu sur les deux plans. En SF, il a reçu le Hugo 1993 pour Un feu sur l’abîme, il a publié un essai pour introduire le concept de Singularité, nom qui désigne un changement de mentalité profond du fait d’une avancée technologique importante, et précisément ce qui pourrait advenir dans un futur plus ou moins rapproché à cause de l’informatique, des IAs, des nouveaux modes de communication,….

http://mindstalk.net/vinge/vinge-sing.html

Il a également essayé d’écrire des livres sur un monde post-Singularité, La Captive du temps perdu (Livre de poche, n° 7228). De lui, on peut aussi lire( en Ailleurs et demain ou en Livre de Poche) Au Tréfonds du ciel, prix Hugo 2000.

On retrouve dans Rainbows end la puissance d’imagination de Vinge, sa volonté de plonger le lecteur aussi profondément que possible dans un monde en cours de Singularité, par le biais d’un quasi-ressuscité qui essaie de se réadapter à la vie. On y retrouve aussi un certain simplisme, tant dans la construction des personnages dont aucun, pas même le personnage central, n’est soumis à une analyse psychologique rigoureuse et proustienne ou freudienne comme le voudraient (au grand dam des lecteurs) les archéo-académiciens pontifiants et aussi un certain excès de simplisme et de vraisemblance du scénario, lié sans doute à la volonté de happy end.

L’histoire, comme déjà annoncé, est essentiellement celle de la réadaptation du personnage central qui vient d’être guéri de la maladie d’Alzheimer et d’autres problèmes de vieillesse et doit, avec un corps de jeune homme, réintégrer une société qu’il ne comprend pas. Et va de plus être mêlé à une crise majeure où interviennent les services secrets des grandes puissances, les services anti-terrorisme américains et une curieuse entité qui se fait appeler le lapin.

Du fait du simplisme ou de la simplification signalé(e), certaines questions sur le cadre, assez peu détaillé, ou sur les problèmes ouverts, celui du Lapin en particulier, restent sans réponse. En revanche, en évitant d’approfondir trop cadre et action, Vinge a évité de compliquer le récit au-delà de l’intelligibilité, on lui en saura gré. Et un incident discret laisse ouverte une possibilité de suite bien plus sombre (je ne le détaillerai pas pour ceux qui n’ont pas lu le livre ; voir p.402).

La traduction semble très bonne, je n’ai pas sursauté à un défaut apparent ni constaté un manque perceptible. L’illustration de couverture n’est pas déplaisante (mais il manque une carotte).

Ah, pour les anglicistes : le titre anglais est volontairement ambigu, Vinge explique l’absence d’apostrophe devant le « s » par une double possibilité.

De jolies allusions à des œuvres futures de Pratchett réjouiront les amateurs de Disque-monde.

Les riches achèteront de suite ce livre en Ailleurs et demain, les autres attendront avec impatience la parution en Livre de Poche…

Vernor Vinge, Rainbows End, trad. Patrick Dusoulier, illustr. J Paternoster, 454 p., Robert Laffont

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