Utopiales 2008 : troisième jour

Premier jour - Deuxième jour

Aujourd’hui journée plus calme, par choix sinon je ne vais pas tenir les trois jours.

 Écrire de la SF pour les ados

 Polar et SF

 Rencontre scientifique : Le corps en réseaux

Plus visites des petits-à-côté de la convention mais j’en parlerai dans un article dédié.

Écrire de la SF pour les ados

Intervenants : Loïc Le Borgne, Corinne Guitteaud, Fabrice Colin.

Je m’attendais au départ à une explication sur la différence de l’écriture pour des adolescents par rapport à l’écriture pour les adultes. Ils en ont un peu parlé, mais finalement l’essentiel de la différence n’est pas là.

Quand on écoute les trois auteurs parler de leur expérience respective on sent que le public adolescent est presque plus exigeant que le public adulte. Il est en tout cas plus radical dans ses opinions. Et il l’exprime !

S’il faut moins manier l’ambiguité, cela ne veut pourtant pas dire qu’il faut laisser tomber les nuances. L’idée du noir/blanc pour les jeunes lecteur n’est pas forcément vrai, un cycle cité pour l’occasion est celui des Chevaliers d’émeraude (que je ne connais pas, je m’abstiendrais donc d’en parler).

Les intervenants ont des expériences très différentes et pourtant complémentaires. Corinne Guitteaud enseigne à des jeunes lecteurs, elle est en contact direct avec eux et assiste à leur réaction face aux lectures qu’ils travaillent avec elle. Fabrice Colin avec la collection Autre monde semble toucher non seulement ce public de jeunes adolescents, mais également des adultes à initier par la SF.

Je ne pensais pas que la SF pouvait être enseignée au collège, les choses changent semble-t-il et je trouve ça vraiment formidable ! Je lis de la littérature jeunesse et je l’assume depuis longtemps, mais il est vrai que je ne me suis pas intéressée aux dernières collections. Peut-être une voie à explorer pour Phénix Web ? Il y a surement dans ces collections des petits trésors, et surement de nombreuses choses sympathiques à lire !

Polar et SF

Intervenants : Marin Ledun, Richard Morgan, Pierre Bordage

Ce n’est pas tant le sujet que les intervenants qui m’intéressaient. Je ne connais que très peu les écrits de ces auteurs, n’ayant lu de romans que de Pierre Bordage et encore il y a si longtemps, dans l’ère pré-internet... Par contre, j’ai déjà de nombreuses fois entendu parler d’eux.

J’avais envie d’écouter les auteurs parlaient de ces deux styles, et j’ai franchement été séduite. Par les trois avec une préférence pour Richard Morgan.

Restituer ce qui s’est dit est plus difficile. Ce que j’en ai retenu c’est que le genre SF pénètre le genre plus considéré du polar avec en exemple Houellebecq et un certain nombre d’autres auteurs que je n’ai pas eu le temps de noter ou de retenir. Les trois intervenants font plutôt partie de l’autre frontière : ceux qui font entrer le polar dans la SF.

Autre élément que j’ai beaucoup aimé développé par Pierre Bordage et Richard Morgan : Nous sommes dans un monde de SF ! Ca y est !

Affaire à suivre, et livres à lire...

Corps et réseaux

Les intervenants : Bruno Rocher, Alastair Reynolds, Sylvie Denis, Catherine Dufour, Jean-Yves Chauve, + un médecin

Nouvelle conférence scientifique, mais j’avoue avoir moins accroché qu’à celle de la veille. Le choix des intervenants est intéressant, mais mèle beaucoup plus littéraires et scientifiques.

Du côté scientifique :

 Jean-Yves Chauve par téléphone nous a parlé des combinaisons capable de monitorer les corps. Ceci permet par exemple de réaliser des diagnostics à distance sur quelqu’un qui se trouverait en pleine mer par exemple.

 Un cancérologue nous a parlé des réseaux de médecins pour diagnostiquer collégialement quel serait le meilleur traitement pour chaque cas. On se rapproche de la conférence de la veille, sur les réseaux et le savoir.

 Un médecin spécialisé dans les addictions est intervenu sur le domaine de l’addiction au réseau ou aux jeux en réseaux.

Du côté littéraire :

 Sylvie Denis a parlé de sa vision de l’emprise des technologies sur l’homme, avec un point de vue très intéressant sur le fait que ce n’est pas la technologie qui est mauvaise mais ce qu’on en fait.

 Catherine Dufour a été invitée à parler des réseaux et du plaisir virtuel... Elle a dicuté de concept autour de ce point, à la fois fascinant et effrayant, sur la capacité entre autre que pourraient avoir les ordinateurs à détecter non seulement nos fantasmes avoués mais aussi ceux qu’on n’ose pas s’avouer à soi-même ! Elle a également parlé de la capacité que l’on pourrait avoir à se désincarner totalement et des dangers que le plaisir de la réalité augmentée pourrait avoir.

 Alastair Reynolds a été invité à parler de ce sujet sous un angle inspiré par les titres de ses romans qui est un côté plutôt religieux (révélation, rédemption, absolution).

On a bien sûr parlé de bio et de nano-technologie, mais finalement le plus concret reste l’usage de la technologie comme aide au diagnostic. Contrairement à la table scientifique d’hier, cette conférence est restée plus abstraite, alors que le côté très concret de la veille est vraiment ce qui m’a fascinée, ceci pouvant être résumé par des arguments d’Alastair Reynolds sur le fait que le corps est moins malléable dans la vie que ce qui est écrit en SF.

Rencontre avec William Gibson

Je n’ai pas suivi la conférence, assomée par ces premiers jours... Mais pour les grands fans, je vous ai quand même ramené une petite photo.

Remise des prix

Le prix Julia Verlanger a été remis par Roland C. Wagner et Jean-Marc Ligny (Lauréat 2008) à Jeanne-A Debats pour La Vieille Anglaise et le continent (Griffe d’encre)

Le Prix Art & Fact 2008 du meilleur illustrateur francophone a été remis à Jean-Sébastien RossBach.

Le Grand Prix de l’imaginaire est divisé en 10 catégories :

 Européen : Corinne Fournier Kiss pour La Ville européenne dans la littérature fantastique du tournant du siècle (L’Age d’homme)

 Spécial : les éditions du Bélial pour les inédits de Poul Anderson et Le Grand livre de Mars de Leigh Brackett

 Essai : Solutions non satisfaisantes : une anatomie de Robert A. Heinlein de Ugo Bellagamba et Eric Picholle (Les Moutons électriques)

 Graphisme : Jean-Baptiste Monge pour Comptines assassines de Pierre Dubois (Hoebeke)

 Traduction : Michelle Charrier pour La Jeune détective et autres histoires étranges de Kelly Link (Denoël)

 Roman jeunesse : La Déclaration, l’histoire d’Anna de Gemma Malley (Naïve)

 Nouvelle étrangère : recueil La Jeune détective et autres histoires étranges de Kelly Link (Denoël)

 Nouvelle francophone : La Vieille anglaise et le continent de Jeanne-A Debats (Griffe d’encre)

 Roman étranger : L’Enfant de cristal de Theodore Roszak (Cherche-Midi)

 Roman francophone : L’Autre rive de Georges-Olivier Châteaureynaud (Grasset)