Utopiales 2008 - deuxième jour

Soumis par mmopi le ven, 31/10/2008 - 11:03

(voir le compte-rendu du premier jour)

La journée est étonnamment une des plus intéressantes en conférence alors que généralement le jeudi est un des jours où le salon est le moins fréquenté.

Réseaux, cyberpunk, jeux de rôles, fantasy... Il va être difficile de choisir.

Nantes

Avant d’aller aux Utopiales, un petit tour par le centre ville. Il faisait trop froid pour que je sorte mon appareil photo, mais je vous assure que c’est une très jolie ville.

Le salon

Arrivée au salon, il commence à être plus animé. Même si ce n’est rien encore comparé à la foule qu’il y aura demain et surtout samedi.

Un p’tit café au bar de Mme Spock, et choix des conférences :

La science-fiction a-t-elle échoué ?

Le savoir en réseaux

Jeux de rôles et influences littéraires

Fantasy et Folklore

Rencontre avec John Lang

La science-fiction a-t-elle échoué ?

Intervenants : Patrick J. Gyger, Pierre Bordage, Alastair Reynolds, Catherine Dufour

L’idée de la table ronde est de savoir si la science-fiction a échoué en tant que sonnette d’alarme sur notre avenir.

Intéressant, même si en débat table ronde je trouve le sujet peu porteur. On sent d’avance quelles sont les conclusions possibles, et ces conclusions ne sont pas aussi importantes que le cheminement pour y arriver.

J’ai beaucoup aimé l’idée que les écrivains de science-fiction ne sont pas futurologues, et une conclusion qui dit que la SF tire des sonnettes d’alarme plus sur le présent que sur le futur en grossissant les traits des craintes actuelles.

Le savoir en réseaux

Les intervenants : Vincent Baholet, Monsieur Follut, Morgan Magnin, Marin Ledun, Pierre Lagrange, Pascal Kuntz-Cosperec

Première table ronde scientifique sur l’impact des réseaux sur notre savoir. Les invités semblent plus sortir de l’enseignement supérieur que d’un festival de SF. Intéressant !

Las bases de la discution venaient de l’expérience des divers intervenants : systèmes d’apprentissages en ligne, cours dispensés à l’international sur des domaines ultra-précis, retour sur l’utilisation de tablettes PC comme cartable numérique dans l’enseignement supérieur, sociologue autour du phénomène...

J’entendais dans ma tête des mots très à la mode dans le domaine des systèmes d’information en entreprises : e-learning, knolewdge management, travail collaboratif, ... Cependant l’angle abordé n’est pas celui du monde professionnel, plus celui de l’enseignement.

Ce que j’ai retenu de la conférence :

L’arrivée des réseaux style Internet représente une révolution semblable à l’invention de l’imprimerie.

Les réseaux transforment l’apprentissage, on sort de la relation enseignant/enseigné pour devenir accompagnateur de l’apprenant. Avec la somme d’informations à notre disposition, l’enseigné finit par posséder plus d’information que ce qu’un enseignant classique pourrait lui offrir, il s’agit donc de l’aider dans la compréhension de ces éléments et non plus offrir une théorie à apprendre.

Jeux de rôles et influences littéraires

Intervenants : Éditions Sans Détour, John Lang, Roland C. Wagner et Catherine Dufour

Note : il est fait ici mention du jeu de rôle "papier", pas des jeux vidéos appelés jeux de rôle.

J’ai longuement hésité entre cette conférence et celle sur le cyberpunk 25 ans après... Catherine Dufour et John Lang à la même table ça me paraissait prometteur... Et puis, on est roliste ou on ne l’est pas ;-)

On est loin du sérieux des conférences scientifiques, le jeu de rôle est dans le domaine du ludique, et l’ambiance de la conférence s’en ressent immédiatement. J’ai appris peu de choses à cette table ronde, mais qu’est-ce que j’ai ri !

Ce que j’en retenu en dehors du personnage barbare préféré de Catherine Dufour :

Le jeu de rôle est formateur pour l’écriture. Je pensais que c’était plus dans la manière de découper une histoire, de la mener à son terme, mais au contraire il apporte un grand plus dans la manière de poser une ambiance et de camper les personnages plus dans la construction.

En dehors des éternels débats sur l’avenir du jeu de rôle, on voit que tout se resserre : de plus en plus les médias s’influencent, et pas seulement jeux de rôle et littérature, mais aussi jeux vidéos, cinémas, série télévisée, ...

Fantasy et Folklore

Intervenants : Robin Hobb, Pierre Dubois, Ellen Kushner, Karen Miller

Je dois avouer ne pas connaître Ellen Kushner et Karen Miller. Mais cette table ronde m’a donné envie de les découvrir !

Le folklore, les mythes et la mythologie influencent fortement la Fantasy, pas besoin d’assister à la table ronde pour en être persuadé.

Mais c’était quelque chose que d’assister à cette discussion entre passionnés de folklore, enthousiastes, ne pouvant s’empêcher de raconter des mythes comme le boogeyman, la dame blanche, les loups-garous, de voire leurs visages s’éclairer quand l’un des 4 intervenants s’exprimait. Les 3 intervenants qui écoutaient étaient alors autant spectateurs que nous.

Le débat a su rester simple sans partir dans de grandes théories sur l’influence de la mythologie sur (au choix : la culture intensive du chou, la couleur des pulls en Norvège, le reproduction des fourmis en milieu urbain, ...).

C’était vraiment une discussion de passionnés, et c’était donc... passionnant !

Rencontre avec John Lang

John Lang, ça ne vous dit rien ? Si je vous dis Pen of Chaos, toujours pas ? Et le donjon de Naheulbeuk ? Si vous ne connaissez toujours pas, soit vous êtes allergique à tout ce qui ressemble à du jeu de rôle ou du medfan, soit vous n’avez aucun humour, soit vous avez vraiment loupé l’aventure fantasy audio la plus délicieusement débile du web...

Le donjon de Naheulbeuk est au départ une aventure radiophonique enregistrée par John Lang, tout seul devant son ordinateur (comme un geek), en bidouillant sa voix à l’image du comique québécois François Pérusse et ses deux minutes du peuple.

Inspirée du jeu de rôle dans ce qu’il a de plus débile (je préfère préciser que ce n’est pas toujours comme ça !), ses sketches jouent également sur le registre de la fantasy-fleuve, ou encore le jeu vidéo. Pas besoin d’être joueur de jeu de rôle pour apprécier !

Depuis, cette aventure débile initiée devant son ordinateur a mené à la création d’un monde (et là je cite) "cohérent dans sa débilité". Tout ceci a permis à son créateur de quitter son état d’auteur maudit : concert de chansons tirées de l’aventure (comme samedi soir aux Utopiales...), bandes-dessinées, et même maintenant un roman ! Où s’arrêtera-t-il ?

Fidèle à lui-même, John Lang est décalé, souriant, taquin, simple et n’a pu s’empêcher de nous pousser la chansonnette !