Sur un mauvais adieu

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Poussé à la retraite bien malgré lui suite à une affaire interne avec le LAPD, Harry Bosch est désormais inspecteur de réserve à San Fernando, une petite ville en périphérie de Los Angeles, pour enquêter de façon bénévole sur des affaires non résolues. Il accepte de répondre à l’invitation de Whitney Vance, un milliardaire de l’aéronautique qui, sentant sa fin venir, cherche à découvrir s’il a un héritier. Il a fréquenté dans sa jeunesse une fille d’origine mexicaine, ce qui a été mal vu de sa famille et l’a contraint à rompre. Le milliardaire paie grassement Bosch pour ce job, ce qui visiblement n’est pas du gout de tout le monde, en particulier des membres du conseil d’administration qui redoutent de voir disparaître une manne financière. En parallèle, un violeur en série affublé du surnom de « screen cutter » donne du fil à retordre à la petite équipe de police en sous effectif, pour laquelle Bosch travaille désormais…

Et revoilà donc l’inspecteur Bosch ! Les années passent, l’homme vieillit, a désormais du mal à courir et doit mettre des lunettes pour lire, mais il reste le même personnage entier et ne renonce jamais au but qu’il s’est fixé. C’est toujours un plaisir de le retrouver, comme un ami fidèle dont on prend des nouvelles de façon régulière et, s’il nous apparait si fidèle, c’est sans doute aussi parce que dans la littérature, rares sont les auteurs à oser prendre le risque de faire vieillir leur héros. De Harry, le lecteur en sait beaucoup : son drame de jeunesse, son enfance, ses amours, ses collègues, sa fille Maddie, son demi-frère Mickey Haller. On retrouve d’ailleurs ces deux personnages dans le roman, Bosch et Haller ayant visiblement du temps à rattraper.

Si l’enquête est linéaire et se déroule sans accroc comme il est de coutume chez Connelly, force est de constater qu’après plus de trente romans, l’auteur est toujours capable de nous surprendre et de se renouveler sur un thème qui peut paraître limité. En ce sens, Sur un mauvais adieu est même supérieur à Mariachi Plazza et Jusqu’à l’impensable, les deux derniers parus auparavant chez Calmann-Levy. Même si, fan depuis de nombreuses années, je ne suis pas forcément le plus objectif, j’ai retrouvé avec plaisir ce qui fait la force de la plume de Connelly : des chapitres courts, une action omniprésente même dans les dialogues, des rebondissements réguliers sans pour autant céder à la mode du page turner systématique à chaque chapitre qui peut se révéler plus handicapant que réellement bénéfique.

Bref, Sur un mauvais adieu est un Connelly d’excellent cru, que vous pouvez vous procurer sans hésitation.

 

Sur un mauvais adieu de Michael Connelly, Editions Calmann Levy 2018,  21, 90 €

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