Silence de la cité
Après une épidémie et différentes catastrophes qui ont provoqué la disparition presque totale de la civilisation et des mutations génétiques, il ne nait pratiquement plus que des filles. Quelques survivants se sont réfugiés dans des Cités automatisées et essayent de maintenir la culture scientifique tandis qu’à l’extérieur, dans les quelques communautés rivales voire ennemies entre elles, les mâles ont réduit les femmes en esclavage. Née dans une des Cités des expériences des savants qui s’y sont réfugiés, Elisa est dotée de capacités nouvelles, dont celle de changer de sexe. Va-t-elle être le début d’une nouvelle humanité ?
Le thème de la disparition de l’un ou l’autre sexe a été plusieurs fois traité, en particulier par Frank Herbert dans La mort blanche et par Robert Merle dans Les hommes protégés. D’une certaine façon, Le silence de la Cité est en opposition avec ce dernier puisqu’il suppose le maintien de la domination masculine malgré la faiblesse numérique des mâles. Mais si le roman renvoie à plus tard, aux Chroniques du Pays des Mères, l’étude d’une possible utopie féministe, il traite surtout de l’évolution d’Elisa, de sa formation par les savants qui l’ont fait naître et élevée, puis de sa tentative de créer, hors de la dernière Cité mais avec l’aide de ses moyens et de ses machines, une nouvelle espèce, et enfin du choc que représente sa confrontation avec la réalité de la vie des communautés de « l’Extérieur ».
Le roman s’achève d’ailleurs par une fin ouverte, où Elisa essaye de préparer un avenir encore incertain... Il demande, bien sûr, de poursuivre la lecture par les Chroniques du Pays des Mères.
Le silence de la Cité, d’Elisabeth Vonarburg, Folio SF n°720, 2022, 398 p., couverture d’Aurélien Police, F8, ISBN 978-2-072-98582-9