MASTERTON Graham 02

Auteur / Scénariste: 

Dites-nous quelque chose à votre propos ? Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Graham Masterton, je suis l’auteur de nombreux romans d’horreur et de thriller. Les lecteurs connaissent souvent mes centres d’intérêt. Cela fait des années que j’écris depuis ma collaboration avec les assassins, association qui s’est avérée très pratique.


A quel âge avez-vous commencé à écrire ?

J’avais environ 7 ou 8 ans. A 10 ans, j’ai commence à écrire des courtes histoires d’horreur pour faire peur à mes camarades. Je les leur lisais les soirs après avoir fini mes devoirs. C’étaient des moments très sympathiques.

Vous souvenez-vous encore de vos premiers textes ? Que sont-ils devenus ?

Je n’en sais rien. Ce qui est certain, c’est qu’un de mes amis m’a dit qu’il se souviendra toujours des histoires que je lui lisais avant d’aller dormir car il en faisait des cauchemars. C’était l’histoire d’un homme sans tête qui errait dans une maison, c’était un truc impressionnant et il est marqué pour sa vie entière.

Pourquoi avoir choisi de traiter du vampirisme ? Qu’est-ce que « Descendance » apporte de neuf à la longue liste des romans abordant ce thème ?

Il ne s’agit pas vraiment d’une histoire de vampires en soi. Elle y ressemble fortement mais pas de la même manière que par exemple, Buffy contre les vampires. Je dirais que ce livre traite plus des vampires aux grandes dents faisant des ravages pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ils sont très féroces : contrairement aux autres romans, les vampires ici peuvent marcher au grand jour, ce qui les rend encore plus terrifiants.

Le sang renvoie ici certes au meurtre, comme dans la plupart des romans du même type, mais également à la notion de famille - être « du même sang » que quelqu’un. A quel moment cette approche s’est-elle imposée à vous ? En quoi permet-elle un traitement différent de la personnalité du chasseur de vampires ?

Le titre même « Descendance » lie le sang aux liens de famille. Il s’agit en fait essentiellement d’une histoire de famille et une histoire d’amour et de meurtres.

D’une certaine manière, il s’agit d’une association entre les vampires, le sauvetage et l’aide qu’on peut s’apporter

Le personnage principal doit affronter des centaines de vampires, il sait comment s’y prendre avec le comportement des vampires car il est baigné depuis très jeune dans une famille où les légendes font partie de la tradition, d’où sa profonde connaissance à ce sujet.

Pourquoi avoir choisi de situer ce récit pour partie durant la Seconde Guerre mondiale, et pour partie dans l’Angleterre des Trente-Glorieuses ? S’agissait-il de rendre visible le rôle joué par le Temps dans le processus de vieillissement affectant les humains et non les « Screechers » ? Le désir d’immortalité poursuivi par ces derniers n’est-il pas partagé par la majeure partie de l’humanité ?

C’est curieux parce que je voulais écrire sur ces régions car j’y suis allé quand j’étais gamin, mais je voulais également écrire sur les années 50 en Angleterre. Je pense que je voulais tout simplement mettre par écrit les caractéristiques de cette période.

C’est la raison pour laquelle j’ai choisi cette période.

A mesure d’avoir rencontré de nombreuses personnes plus âgées, je pense que certaines personnes refusent en effet de vieillir tout en étant conscient que la vie est courte, mais paradoxalement je pense que très peu de personnes désirent réellement vivre éternellement.

Bien sûr, le concept de la mort est terrifiant. Et voir mourir ceux qu’on aime parce qu’on est éternel n’est pas plus réjouissant.

Pourquoi avoir choisi la Belgique comme point de départ de « Descendance » ? Vous auriez pu choisir un lieu plus "glamour" de la Seconde Guerre non ?

Pour des raisons plus personnelles.

Mon père était volontaire pendant la guerre et après la libération, il me parlait de ce pays lorsque j’étais très jeune. J’y ai souvent repensé voilà pourquoi.

J’aime beaucoup la Belgique, c’est un des premiers pays que j’ai visité quand je me suis marié, non sincèrement j’adore la Belgique.

La ressemblance avec le « Vampires » de John Carpenter était-elle délibérée ?

Oui. J’en suis conscient.


Quel sont les derniers livres que vous ayez lus et que vous recommanderiez ?

Je lis très peu en fait. Il y a juste un livre dont la lecture ne me lasse jamais, c’est un livre écrit par Brion Gysin et le titre est « Désert dévorant » en français. C’est un livre plein d’espoir. Il écrit d’une très belle manière.

Avec des scénarios d’une telle intensité, y a-t-il une adaptation cinématographique en vue ?

J’ai toujours tenté d’éviter les adaptations mais il y a un projet en effet pour trois de mes romans.

Bien sûr, c’est un travail de longue haleine, il faut de l’argent, s’occuper des castings pour les acteurs,...

A combien de projets pensez-vous à la fois ?

En réalité, seulement un projet à la fois. Mais il n’est pas rare que j’aie d’autres idées en tête, j’ai quelque problème à écrire plusieurs projets en même temps.

Vous êtes déjà un ancien dans le monde du fantastique. Quel regard portez-vous sur ce milieu ?

Je ne suis pas spécialement dans ce milieu, en fait.

Comment écrivez-vous ? Est-ce une profession pour vous ? Quelles sont vos autres passions ?

Généralement je fais un mélange de toutes mes idées que je rassemble afin de donner un ton assez naturel au texte.

La cuisine, j’aime bien la cuisine orientale, indonésienne, thaï.

Pourquoi l’écriture ? Quel est, selon vous, le rôle de l’auteur dans notre société ?

C’est une façon pour moi de partager des expériences avec d’autres personnes, de partager un monde, une passion. C’est une façon de créer un autre monde.

Je travaille très dur sur cela pour que lorsque les lecteurs lisent mes romans, ils se sentent vraiment plongés dedans.

Certaines personnes critiquent ma façon d’écrire comme étant trop simple, mais c’est ma façon d’emmener le lecteur dans les histoires.

Les auteurs, je pense qu’ils ont un certain pouvoir de changer le monde, d’éduquer et faire grandir le lecteur.

Au fait, est-ce que vous écoutez de la musique en écrivant ?

Non je n’écoute pas de musique.

Quel est l’élément déclencheur qui fait naître tel ou tel roman, telle ou telle thématique... Ainsi Jonathan Littell a eu l’idée des Bienveillantes en voyant la photo d’une jeune Russe martyrisée pendant la dernière guerre. Avez-vous des éléments déclencheurs, des faits, des objets... Une oeuvre d’art.... ?

Je trouve mes idées uniquement dans les journaux, dans la vie courante qui est pleine de choses des plus horribles. Je n’ai pas besoin de plus que les horreurs du quotidien pour trouver de très bonnes idées

Quel est votre auteur de fantastique préféré ?

Je n’en ai pas.

Quel est votre auteur de littérature générale préféré ?

Je pense que je pencherais pour quelques écrivains dont j’ai beaucoup apprécié les premiers écrits et leurs suites.

Quel est votre roman de fantastique préféré ?

Je ne lis pas cela, je n’aime pas. Que des journaux !

Quel est ton livre que vous aimeriez voir porter à l’écran et par quel réalisateur ?

C’est difficile de faire un choix. Je pense que « Descendance » pourrait bien donner à l’écran avec son histoire, son cadre, la guerre…

Quel est votre film préféré ?

Je ne vais pas au cinéma…

Quel livre d’un autre auteur auriez-vous désiré avoir écrit, soit parce que vous êtes jaloux de ne pas avoir eu l’idée le premier, soit parce que vous auriez traité l’idée d’une autre manière ?

Pas vraiment. Les autres auteurs écrivent à leur manière. Non, aucune idée venant d’un autre ne me semble si enviable.

Qu’est-ce qui vous énerve ?

Les personnes qui se mouchent très fort.

Outre l’écriture, quels sont vos hobbies ?

Je n’ai pas vraiment le temps d’avoir des hobbies mais j’aurais aimé avoir du temps pour dessiner.

Quel est votre rêve de bonheur ?

Je pense qu’en fait, je suis déjà très heureux. J’ai déjà assez de défis à relever.

Par quoi êtes-vous fasciné ?

J’adore l’art, j’aime énormément la peinture.

Si vous rencontriez le génie de la lampe, quels vœux formuleriez-vous ?

Une bonne santé, beaucoup d’argent, et 3 vœux en plus.

Votre vie est-elle à l’image de ce que vous espériez ?

Je pense que la réponse sera oui.

Citez-nous 5 choses qui vous plaisent.

Désolé, aucune idée comme ça.

Cinq choses qui vous déplaisent.

Idem, aucune idée comme ça. C’est toujours ainsi, rien ne vient à l’esprit au moment même.

Il y a une question préparée que Marc ne pouvait pas poser. J’aimerai savoir quelle a été votre réaction quand Marc Bailly vous a demandé l’autorisation de donner votre nom à un prix du roman de fantastique ?

J’étais surpris et très fier. Quelque part je me demandais pourquoi un tel honneur car je ne suis pas à courir après les prix et les récompenses. Mais en fait, j’étais très flatté par sa demande.

Last but not least une question classique : vos projets ?

Je travaille sur le roman suivant. Un livre d’horreur, bien sûr.

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