Volcryn (Le)

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Pour ce classique, je citerai la présentation sur le site Actu SF : Les légendes parlent d’une race d’extraterrestres fabuleuse parcourant lentement l’espace, aux manettes de gigantesques vaisseaux à l’apparence de cités d’ombre…
Moi, Karoly d’Branin, je leur ai voué ma vie, et mes inlassables recherches m’ont enfin permis de les localiser. Avec mon équipe, nous avons embarqué à bord de l’Armageddon, vaisseau du commandant Royd Eris. Et dans peu de temps, les volcryns seront enfin à notre portée. Mais en attendant, l’ambiance est de plus en plus pesante entre nous… Royd Eris refuse d’apparaître physiquement, préférant user d’hologrammes et de communicateurs muraux … Et Thale Lasamer, notre télépathe, fait état d’une menace sourde et mystérieuse… Peu importe ! Mes volcryns sont tout proches, et je ne les laisserai pas filer !

Quinze ans avant le mythique Trône de fer, George R.R. Martin, inlassable conteur multi-primé (Hugo, Locus et Nebula) publiait Le Volcryn. Ce court roman mêlant avec brio science-fiction, mystère et thriller a remporté le prix Locus de la novella en 1981 avant d’être adapté au cinéma. Aujourd’hui de nouveau disponible, il ravira les amateurs de space opera et d’huis-clos oppressants.

Cette présentation commence par le prétexte de l’histoire, c.a.d. la recherche de ces volcryns mythiques (il est dommage que le titre original, Nightflyers, beaucoup plus poétique, n’ait pas été adapté de manière meilleure). Mais, comme l’indique la suite, il s’agit plutôt de développer le huis-clos, le thriller, dont on peut penser qu’il a été fortement influencé par le scénario d’Alien, de Ridley Scott. L’ennemi invisible à bord du vaisseau n’est pas un envahisseur venu d’ailleurs, nous le découvrirons avec surprise vers la fin de la novella. Et l’étude de la psychologie de certains personnages et de leurs réactions à des circonstances exceptionnelles est, comme le lecteur de SF que je suis a pu le constater dans les oeuvres SF de Martin (L’Agonie de la lumière, Les Rois des sables, Chanson pour Lya) l’objet majeur du travail de l’auteur. Dans ce roman, plus que d’Branin, en fin de compte personnage secondaire, c’est Melantha Jhirl qui deviendra, pour l’épilogue, la narratrice, sur qui se concentre, dès le début du roman, l’intérêt de l’auteur. Personnage certainement aussi différent de Ripley que la menace qui hante l’Armageddon est différente de l’Alien ou l’Armageddon lui-même du Nostromo... Sur une base analogue, nous avons un traitement assez différent.

Le thème des volcryns est, lui, présenté d’une manière intéressante, poétique, mais peu cohérente et vraisemblable. Ce ou ces volcryn(s) est ou sont passés dans l’espace où vit l’humanité sans même pouvoir y être remarqués ; comment se fait-ils qu’il(s) ai(en)t donné naissance à des légendes par ailleurs similaires et également fausses dans toutes les autres espèces, les légendes humaines n’étant que de seconde main ? J’aurais aimé que ce thème soit développé de façon plus crédible, pour aboutir au moment, malgré tout important, de la rencontre de Karoly d’Branin avec son volcryn.

Le Volcryn reparaît alors qu’un autre roman sur un huis-clos analogue, Vision aveugle, de Peter Watts, est désormais disponible. Prétendre comparer les deux serait désastreux pour le texte, moins ambitieux et moins développé, de GRR Martin. Mais il vaut mieux le lire avant l’oeuvre de Watts, pour pouvoir l’apprécier comme il le mérite.

Le Volcryn, de George R R Martin, trad. Odile Ricklin, couv. Lasht, 160 p., Actu SF collection Perles d’épice n°1, Prix Locus 1981

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