Planète d'exil, La Ligue de tous les mondes T2

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 
Traducteur: 


Sur Gamma Draconis III, un groupe de colons se retrouve isolé à la suite d’un assaut de l’Ennemi inconnu contre la Ligue de tous les mondes.

Ils attendent des secours des étoiles. En vain pendant six siècles. Et sur cette planète d’exil, ils poursuivent tant bien que mal leur tâche : faire progresser la civilisation des Hilfes, qui en six cents ans n’a pu apprendre l’usage de la roue.

Mais ce monde semble se rebeller contre les sorciers venus des étoiles, les Hors venus.

La paix est-elle encore possible entre les descendants de plus en plus rares des Autreterriens venus des étoiles et les indigènes ?

Après Le Monde de Rocannon, nous revoici plongés dans l’univers intergalactique de La Ligue. Nous retrouvons des colons bloqués sur Gamma Draconis III. Venus pour aider la population à progresser, ils sont « en exil » depuis plus de six siècles maintenant et se retrouvent confrontés à l’impossibilité de faire avancer les savoirs de Hilfes, restés au stade moyenâgeux. Cependant, les tensions augmentent entre ces derniers et les Hors Venus, ces hommes venant des étoiles qui resteront à jamais pour eux des étrangers.

Cette fois-ci, nous sommes clairement dans du planet-opera, Ursula Le Guin nous livrant une histoire de confrontation entre deux populations étrangères devant cohabiter sur la même planète, qui ont ici tous les droits de se méfier l’une de l’autre. D’un côté, nous avons les colonisateurs paternalistes qui sont exaspérés par l’incapacité des autochtones à évoluer comme ils le voudraient. De l’autre, les habitants de la planète qui s’élèvent contre des hommes les prenant de haut et voulant leur imposer des manières de faire qui ne leur correspondent pas. Pas étonnant qu’il règne une telle inimitié entre eux. Cependant, des rapprochement s’effectuent malgré tout. Des couples se forment parfois. Rarement. Et qui ne peuvent se reproduire apparemment. Ils sont de ce fait souvent regardés de travers.

L’histoire va tourner autour d’un de ces couples « mixtes » (joli parallélisme, un peu facile mais toujours efficace). Et encore une fois, le talent d’Ursula Le Guin ne réside pas dans l’originalité de son histoire mais bien dans l’adresse qu’elle met à dessiner les sentiments de ces êtres différents (mais pas tant que ça). Cette auteure possède une empathie incroyable envers ses personnages, leur donnant une profondeur et une motivation convaincantes et compréhensibles, tout en restant subtiles et adroites.

L’histoire en tant que telle ne m’a pas plus convaincue que ça. Mais encore une fois, je me suis laissée aller à m’accrocher aux personnages et à vouloir suivre leurs péripéties. Cependant, le livre refermé, je me suis rendu compte que j’avais été moins touchée que par Le Monde de Rocannon. Peut-être parce que Planète d’Exil m’a donné l’impression d’en reprendre certaines grandes lignes...

Au final, Planète d’Exil est un roman très agréable à lire qui met encore une fois en avant le talent qu’a Ursula Le Guin de dépeindre des êtres avant des situations. Cependant, il me semble moins marquant que le premier tome de La Ligue de tous les mondes.

Planète d’exil (La Ligue de tous les montes t.2), Ursula K. Le Guin, traduit par Jean Bailhache, illustré par Jackie Paternoster, Le Livre de Poche SF, 192 p.

Type: