Cité des illusions, La Ligue de tous les mondes T3

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Les Shing ont assuré sur la Terre, depuis des siècles, leur dictature bienveillante. Ils tolèrent tout, sauf le meurtre. Maîtres des illusions, ils ont comme anesthésié l’humanité. Pour son bien, prétendent-ils.

Sont-ils eux-même, comme ils le laissent croire, des humains, ou bien des envahisseurs extraterrestres ?

L’humanité recouvrera-t-elle le contrôle de son destin ?

La réponse et la solution viendront de l’espace.

La Cité des illusions est le livre qui clôt le cycle interne (dit parfois de Hain) à celui de l’Ekumen. Il est surtout celui qui apportera une révélation importante donnant un nouvel éclairage à l’univers de La Ligue.

Nous sommes ici de retour sur terre, une terre qui vit depuis des siècles sous une sorte de dictature d’êtres étranges (et bienveillants ?) dont on ne sait s’ils sont extraterrestres ou humains. Dans ce monde, un homme va se réveiller sans souvenirs et devra réapprendre à peu près tout. Planera cependant toujours autour de lui le mystère de son ancienne identité, à tel point qu’il décidera de chercher qui pourrait la lui restituer. Sans se douter que celle-ci est d’une importance cruciale.

Au départ, je dois bien dire que cette histoire me semblait aussi « insignifiante » (toutes proportions gardées) que celle de Planète d’exil : remplie de petites réflexions intéressantes mais qui ne va pas non plus changer la face du monde ni du cycle dans lequel le livre s’inscrit. Cependant, Ursula Le Guin nous surprend en lui donnant, dans sa dernière partie, beaucoup plus d’ampleur qu’à ses romans précédents et en complexifiant les aspects politiques de son récit.

Le tout, aussi intéressant qu’il soit, ne m’a pour autant pas complètement séduite. J’ai l’impression que l’histoire aurait gagné à être un peu plus développée du côté politique justement. En tout cas, elle aurait pu être plus approfondie, d’autant plus qu’Ursula Le Guin nous fait revenir sur terre et doit se douter que nous sommes curieux de comprendre ce qui a pu arriver à notre planète perdue dans un monde intergalactique d’une ampleur que nous ne saisissons pas forcément.

Ce tome qui termine une première « partie » de l’Ekumen nous montre une auteure qui a déjà trouvé sa « voix » dans le monde de la SF (mettre en avant les personnages, comme le fera un Robert Charles Wilson après elle) mais qui tâtonne encore un peu dans la construction de ses récits. Je n’ai pas retrouvé ici l’écriture délicate qui me plaît tant chez Le Guin, tout en la considérant agréable à lire.

Au final, La Cité des illusions est un roman important pour qui veut découvrir le cycle de l’Ekumen. Il est cependant à lire après les deux tomes le précédant pour en comprendre l’ampleur.

La Cité des illusions (La Ligue de tous les mondes t.3), Ursula K. Le Guin, traduit par Jean Bailhache, Jackie Paternoster, Le Livre de Poche SF, 256 p.

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