Marque (La)
« Au bord d’une nationale près de Liège, Alexandre est témoin d’un violent accident. En bon citoyen, il se précipite pour porter secours à la blessée mais celle-ci n’a que le temps de lui demander pardon avant d’expirer ». Ainsi commence le quatrième de couverture, alléchant, il faut l’avouer.
La dame serre intensément la main du héros avant de mourir. Et sur sa paume apparaît une marque étrange... Alain le Bussy est un excellent romancier de science-fiction, ce que chacun sait, et également auteur de jolies fresques fantasy. Il s’agit pourtant ici de fantastique pur, genre dans lequel nous l’attendions moins. Et j’ai dévoré ce roman d’une traite. Ecrit dans un français impeccable, évitant les descriptions oiseuses, il avance sans cesse, tout en ménageant des pauses agréables à une action qui l’est moins. Car l’on se doute rapidement de l’influence maléfique de la marque laissée dans la main du malheureux Alexandre. Il s’avérera en effet bientôt que cette marque est celle du Dieu Noir et d’une secte mystérieuse d’Amérique centrale. En effet, Alexandre sera bientôt poursuivi par des membres de cette secte, pour le moins belliqueuse. La force de l’intrigue, très dynamique, est tempérée par quelques pauses agréables, comme celle relatant ... une convention de science-fiction.
Car le héros, Alexandre, ne nous leurrons pas, est l’auteur lui-même. Il habite non loin de Liège, près d’un cimetière, ce qui est tout à fait le cas d’Alain le Bussy. Il est auteur de romans et, tout au long de l’ouvrage, essaie de terminer son prochain livre. Le passage où le Bussy décrit une convention est savoureux pour les habitués de ces événements : nous y rencontrons des intervenants (identifiés par leur seul prénom) que les habitués reconnaîtront tout de suite.
Ces « inside jokes » aussi réjouissants soient-ils, ne nuisent absolument pas au cours du récit. Ce caractère autobiographique renforce au contraire la véracité de l’action, et je considère La Marque comme l’un des meilleurs romans de notre auteur SF national. A conseiller sans modération.
Alain le Bussy, La Marque, Editions des Mille Saisons, Manosque, ill. de couv. Cécile Guillot, 2010, 191 p., 18 €