Furtifs (Les)

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Ce roman est, d’une certaine façon, une synthèse des deux œuvres anciennes, La horde du Contrevent et La zone du dehors. À La horde…, il reprend, d’abord, le réenchantement du monde, mais aussi l’écriture chorale, alternant les récits des différents personnages, d’abord de ceux qui forment la Meute, les chasseurs de furtifs. À La zone…, il reprend le caractère dystopique, la description d’une anticipation cauchemardesque à plus ou moins court terme. Nonobstant quelques grumeaux, le mélange prend.

 

Dans un avenir assez proche, la destruction sociale « néo-libérale » a abouti à la privatisation (ou plutôt à la prise de possession par quelques entreprises) de la quasi-totalité des villes et à la mise en tutelle de la Gouvernance. Dans ce monde dystopique, une petite unité de l’armée est chargée de la traque aux furtifs, des êtres pensants que le seul fait d’être vus par un adulte détruit. Mais qui, occasionnellement, peuvent attirer et transformer des enfants en hybrides. C’est ce qui est arrivé à Tishka, la fille de Lorca, lequel se joint à la meute pour essayer de la retrouver. Comment cette quête va interférer puis aider la révolte des victimes de l’accaparement social, tel est le thème du roman qui prouve que l’espoir est toujours possible. Que, pour permettre cette issue tant aux révoltés qu’aux exploiteurs de recourir aux massacres hélas trop facilement imaginables, impose au lecteur une suspension d’incrédulité forte. Même dans cet univers merveilleux des furtifs, difficile de croire que les exploiteurs n’usent pas de tous les moyens, à commencer par des meurtres dont ils accuseraient les victimes qui l’« ont bien cherché »... On veut croire à la possibilité du sursaut de tous, aidés par ces nouveaux dei ex machina que sont les furtifs, mais il faut beaucoup d’optimisme...

 

Les furtifs, d’Alain Damasio, La Volte, 2019, 689 p., couverture de Stéphanie Aparicio, 25€, ISBN 978-2-37049-074-2

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