Dieu venu du centaure (Le)

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Ce roman est le premier succès de Philip K. Dick dans sa longue série de remises en cause de la réalité. Palmer Eldritch revient d’une longue visite aux Proxiens, extraterrestres avec lesquels l’humanité, qui commence à peine à conquérir le système solaire, n’a que peu de contacts. Les colons, généralement envoyés de force dans les colonies de Mars, de Vénus et de quelques satellites, n’ont comme moyen de supporter leur exil qu’une drogue, le D-liss, qui leur permet de se croire revenus sur Terre, incarnés dans des personnages de mondes miniatures créés et vendus par l’industriel Leo Bulero. Mais Palmer Eldritch rapporte de son voyage une drogue supérieure, le K-priss, qui lui permettrait de contrôler les « trips » de tous les consommateurs Et de concurrencer Dieu lui-même. Comme il le dit sans son slogan : « Dieu vous promet la vie éternelle ; nous la dispensons ». Le paradis ? Ou un enfer encore pire que celui qu’est devenue la Terre, surchauffée, presque inhabitable et que les colonies où sont envoyés des « volontaires par obligation », ceux qui n’ont pu simuler une maladie mentale suffisamment grave ? C’est ce que vont se demander les personnages de ce roman, de ce trip sans acide, aussi désespéré que ceux des autres œuvres du même auteur...

Antérieur à Ubik, ce roman partage avec lui ce caractère de déchéance irrémédiable des personnages, de voyage sans retour qu’implique n’importe quelle décision de la vie... Et s’achève lui aussi dans l’incertitude totale.

Le Dieu venu du centaure (The three Stigmata of Palmer Eldritch), de Philip K. Dick, traduit par Sébastien Guillot, J’ai Lu coll. Nouveaux Millénaires, 2013, 281p., 18€, ISBN 978-2-290-06892-2

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