Cinquième principe (Le)
Vittorio Catani est, depuis plus de cinquante ans, un auteur majeur de la SF italienne. Il n’en était pas moins complètement inconnu des lecteurs français non italophones, moi compris. Ce manque flagrant est aujourd’hui partiellement réparé par La Volte avec la parution de ce roman récent.
L’idée est celle d’un futur particulièrement dystopique. En Amérique il n’est plus possible d’habiter au-dessus du sol : des villes souterraines comme New York Underground accueillent une population qui survit tant bien que mal en s’endettant au-delà du possible, en travaillant sans contrat réel, en spéculant sans limite et en avalant n’importe quelle bouffe industrielle. Sans oublier la généralisation des PEMs (prothèses électroniques mentales), implants cérébraux qui permettent de communiquer instantanément ou de transmettre des ordres aux machines, mais qui sont vulnérables aux attaques en tout genre, spams ou virus. Dans cet enfer terrestre, des évènements incompatibles avec les lois de la physique ou des autres sciences viennent préparer une fin du monde qu’avait prédite un ex-physicien chassé de son poste par ceux qui gèrent le monde depuis leur cité secrète de Cité Grande ou Diaspar (anagramme de Paradis).
Sur le modèle littéraire de Tous à Zanzibar, ce roman actualise donc les menaces présentées dans le roman de John Brunner en lui reprenant la trame littéraire, le récit multiple à travers les aventures de personnages des différentes couches de la société dont les activités et aventures vont converger. Certains d’entre eux survivront-ils à la catastrophe qui s’annonce ?
Deux motifs donc pour lire ce livre : le sujet toujours renouvelé des dangers vers lesquels s’achemine notre monde et la découverte d’un écrivain encore inconnu chez nous. Ne le manquez pas et espérons que quelques éditeurs sauront aussi retrouver les œuvres précédentes de l’auteur après cette introduction par un des sommets de son œuvre.
Le cinquième principe de Vittorio Catani, traduit par Jacques Barbéri, couverture de Corinne Billon, La Volte, 370 p., 22€, ISBN 978-2-37049-047-6
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