Evangile cannibale (L')

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Voilà un des premiers road-movies à bord de brancards et de fauteuils roulants !

Les Muriers sont un mouroir d’un proche futur. Matt a 90 ans et trompe l’ennui en jouant au petit vieux dégueulasse qui rote, crache, pète et fait toute chose qu’on attend d’un gâteux.

Mais la plus que centenaire, Maglia, annonce qu’un grand cataclysme va arriver et ordonne aux pensionnaires de se barricader pendant 40 jours. Excités par l’idée d’un peu d’actions, nos papys et mammys s’attellent à organiser leur séjour et bloquent les portes.

Aux termes de ces 5 semaines, les ainés sortent et découvrent un Paris assiégé, rempli de zombies. La loi est : mangé ou être mangé. Et commence ainsi une course-poursuite pour trouver des couches-culottes, des bandages, des fauteuils, de la nourriture…. pour une grosse dizaine de pensionnaires dirigés par Maglia puis par Matt, atteint de paranoïa.
Ah les descriptions limite pipi-caca, l’impression que les 4x20 et 5x20 ans se donnent à fond dans une course effrénée et désespérée…

C’est à la fois surréaliste (la cause de la zombification, les descriptions des personnages, les relations entre eux, les exactions de notre troupe – ou troupeau ? – de bras et jambes cassées…) et fantastique (les zombies bien sûr mais aussi Maglia qui parle avec Dieu ?). C’est aussi d’une cruauté notamment comment ces ancêtres s’acharnent sur deux jeunes pour qu’ils sauvent le monde en faisant un bébé. C’est très représentatif des caractères dominants/dominés et des situations où les limites de l’acceptable sont dépassées au profit d’une minorité.

Mais c’est vrai qu’imaginer un Tatie Danielle au masculin avec ses copains et copines, à bord de fauteuils d’handicapés, échappant à 5 km/h à des zombies, fouillant les hôpitaux en quête de couches pour adultes, ca a aussi un côté cocasse et farceur, renforcé par le ton et l’humour caustique de Matt, le conteur.

Côté style, il y a des partis pris comme l’absence de majuscules dans les noms qui trouvent une explication à la fin (disons que pour ma part, cela m’a un peu gênée, l’explication m’aurait été agréable plus tôt), les chapitres sont courts à très courts mais cela donne un rythme à la lecture, une accélération qui semble adéquate à la fuite décrite.

L’évangile cannibale par Fabien Clavel, illustré par Diego Tripodi, ActuSF

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