Ceux qui osent

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Illustrateur / Dessinateur: 


Troisième et dernier volume d’une bien belle trilogie pour la jeunesse. Les deux autres ont d’ailleurs été commentés ici même, dès leur sortie, en 2008 et 2010.

Nous avions laissé nos deux héros, Jean et Clara, dans ce royaume un peu utopique de l’Arcanout, menacé d’une guerre avec ses voisins encore issus de l’Ancien Régime despotique. En effet, la guerre a lieu. D’emblée, Bordage rejoint une certaine tradition du roman d’aventures : son roman alternera le parcours de Jean sur le front et de Clara restée à San Francisco. Ils ne se retrouveront qu’à la scène finale. Dans les Rocheuses, Jean et son ami indien Elan Gris se battent, sont faits prisonniers, s’évadent, escaladent des parois vertigineuses, luttent contre des hélicoptères, sont aidés par les grizzlys tutélaires d’Elan Gris. L’écriture haletante de Bordage magnifie tous les ingrédients traditionnels (la progression dans les montagnes et l’escalade sont superbement décrites). Pendant ce temps, Clara, très héroïque, apprend à pêcher pour subvenir aux citoyens de San Francisco. Elle aussi luttera contre un engin “moderne” : un sous-marin (jolie illustration de couverture). Déçue par l’apathie du gouvernement de l’Arcanout, elle décide de lui révéler l’angoisse du peuple. Après moult péripéties, elle finira par rencontrer, puis convaincre les Douze (l’un d’entre eux s’appelle… Abraham Merritt). Enlevée au dernier moment, elle sera libérée in extremis par Jean, et tout est bien qui finit bien.

Le livre se lit avec passion : aucun temps mort. En plus, Bordage parsème son texte de réflexions humanistes très pertinentes, par exemple, celle sur les certitudes apportées soit par l’explication matérielle du monde soit par la croyance religieuse est particulièrement pénétrante (pp. 193-194).

Une très belle apothéose, très humaine, d’un périple aventureux et uchronique exemplaire.

Ceux qui osent par Pierre Bordage, illustration de Benjamin Carré, Flammarion

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