Mort ou presque

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Après « Comme une Tombe » et « La Mort Leur Va Si Bien », Peter James et son détective constable Roy Grace sont de retour pour une troisième aventure, intitulée « Mort ou Presque » pour le plus grand plaisir des lecteurs… patients.

Avec « Comme une Tombe », Peter James, vieux routier du thriller aux frontières du fantastique et de la psychanalyse, faisait une entrée fracassante dans le milieu, pourtant très fréquenté du polar moderne. La recette est connue, mais pas toujours facile à réussir : un enquêteur émérite au passé difficile, une ville pittoresque mais rongée sous la surface, des procédures policières intelligemment détaillées et enfin un argument de départ à couper le souffle. Toute la question est alors de savoir si l’auteur, lancé sur le rythme infernal (commercial ?) d’une sortie annuelle est capable d’aligner les paniers trois points avec une régularité de champion de la NBA.

Dès le coup de sifflet, « Mort au Presque », démarre fort. Le meurtre d’une jolie jeune femme de la haute société de Brighton semble avoir été commis par son mari… qui se trouvait, à l’heure fatidique, dans son appartement londonien. Un casse-tête de première catégorie, d’autant que le dit mari semble frappé d’amnésie lorsque sa maîtresse, elle aussi londonienne, prétend dur comme fer avoir passé la nuit du crime en sa compagnie. Une énigme que le lecteur verra s’éclaircir au fil de cinq cents pages ! Yes, vous avez bien lu. Five hundred. Attention, loin de moi l’idée de stigmatiser un roman sur son nombre de pages… Mais le souci, dans ce cas présent, c’est que Peter James semble vouloir multiplier les intrigues secondaires, revenir en profondeur sur le background de Roy Grace et la disparition mystérieuse de son épouse neuf ans plus tôt, traiter les problèmes de couple et de cohabitation entre Grace et son adjoint… Tout en suivant la piste du (ou des ?) tueur(s) et de ses victimes.

Un exercice de jonglerie que James maîtrise totalement au point de vue du rythme… mais qui pêche par le peu d’intérêt de certaines de ces intrigues. Prisonnier d’une mécanique parfaitement huilée, mais dont les détours semblent parfois bien inutiles, le lecteur risque, à terme, de se lasser et de perdre son attrait pour l’intrigue principale.

On classera ce roman dans la catégorie des œuvres « de transition », un opus qui permettra à Peter James de recharger ses batteries et nous revenir en pleine forme pour la prochaine enquête de Roy Grace.

Mort ou presque par Peter James, traduit par Rapaëlle Dedourge, Editions du Panama, mars 2008.

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