Jardin d’hiver

Le réchauffement climatique et différents attentats terroristes ont créé un nouveau rideau de fer, ou plutôt de guerre, entre l’Europe des Techniciens, à l’Ouest, et celle des écologistes, à l’Est et au Nord. Si les armes nucléaires sont bannies de ce conflit, les armes des Techniciens sont, essentiellement, des animaux artificiels contrôlés par ordinateur et ondes radio, alors que les écologistes ont développé des plantes mutantes lanceuses de missiles divers. La guerre dure depuis un certain « Crime du Siècle », un assassinat commis par un super-assassin du camp écologiste. En Islande, le Sanctuaire essaye de conserver sa neutralité. Berlin est à la limite du front, divisée en trois zones dont une supposée neutre. Des contrebandiers essayent de récupérer les dépouilles des combattants et de les revendre au plus offrant. Mais, au moment où les deux camps semblent tout deux préparer une offensive finale à l’aide d’armes ultimes, la Tchaïka, vaisseau contrebandier, ramasse un inconnu amnésique au comportement étrange et se voit lancé dans une longue quête pour empêcher la catastrophe finale.

Ce roman est donc un thriller politique placé dans un futur dystopique. L’enchaînement des actions, des trahisons et des catastrophes fait penser à une tragédie grecque. Mais savoir que le roman est né d’une nouvelle, encore à paraître, dans le monde d’après-guerre, relativise quelque peu l’étendue de la catastrophe finale.

Il pose, aussi, la question de la conscience des Intelligences Artificielles et de leur éventuelle morale. Pour autant qu’une fiction puisse résoudre cette question....

Jardin d’hiver, d’Olivier Paquet, L’Atalante, 2016, 395 p., couverture d’Aurélien Police, ISBN 978-2-84172-777-3