Memories of Retrocity

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 


« Ce livre n’est pas un roman. Ce n’est pas une fiction. N’y cherchez pas
de distraction. N’attendez pas de fin heureuse ». Ainsi commence le récit
de William Drum, flic à Chicago.


Année 2004. William Drum n’est ni un bon, ni un mauvais flic. Il fait son boulot comme tous ses collègues, autrement dit, il gratte la couche de crasse qui recouvre les rues et en ressort les criminels qui la
nourrissent. Mais ce soir là, William Drum s’enfonce dans la crasse. Son
crime ? Coucher avec la femme de son boss. Pire, il a « dévissé la gueule »
de ce dernier, car il les avait surpris dans un motel.

L’ennui, c’est qu’il a frappé fort. Trop fort. L’enquête a révélé que
son boss battait sa femme et que le soir du crime, il était complétement
chargé. Les boss de la criminelle n’avaient pas le choix, William Drum
devait disparaître. Et comme, on ne tue pas un flic, on l’envoie vers
nulle part, Retrocity.


A partir de là, le récit apparaît comme un journal intime écrit par
William Drum. Chaque jour, il nous parle de cette ville-prison, étrange,
glauque et flippante. Pas âme qui vive dans son immeuble. Pas plus dans
son quartier. Il lui faudra aller au centre-ville pour découvrir une
population entièrement vouée à Hover.

Hover est une multinationale qui fabrique tout ce dont les Retrocitoyens
ont besoin. Rasoirs, appareils photos, brosses à dents, immeubles,
radios... Ce monopole va jusqu’à l’esthétique de la ville. Tout est
conçu dans un style années 50. Je me croyais dans un vieux polar
américain. Et ce n’est pas tout. Chaque citoyen ressemble à un cyborg.
Tantôt une jambe dotée d’une prothèse mécanique, tantôt un œil à la
« Terminator », si ce n’est une mâchoire métallique ou un téléviseur
greffé dans le ventre d’un passant. Il en ressort un aspect malsain,
mais aussi intime de la ville. Comme si elle était vivante. Comme si
ceux qui entrent dans Retrocity venaient chercher une réponse à travers
les machines qu’ils se greffent sur le corps.


« Et dire que ce lampadaire avait autrefois éclairé mon premier baiser »
s’exprimera une femme fusionnée avec un réverbère.

Les illustrations qui parcourent l’ouvrage nous plongent encore plus
profondément dans l’univers de Retrocity. Si les mots portent notre
imaginaire, chaque lieu, chaque individu qui apparaît dans les peintures
et les dessins fait appel à notre ressenti. Impossible d’échapper à
l’obscurité et à cette brume qui envahit la ville. Impossible que la vue
d’un Retrocitoyen ne fasse pas écho avec votre vécu.

Car c’est là la principale force de cet ouvrage.

Les émotions fortes qui frappent notre vie font que nous vouons un culte
aux objets. Un attachement fusionnel pour sa voiture, un banc qui nous
ramène toujours au même souvenir, une passion sans limite pour les
poupées. La liste est longue, même interminable. Si bien que même ce
clavier sur lequel je tape en ce moment devient un troisième bras, une
extension de mon âme, aussi blessée soit-elle, aussi émue soit-elle.

bande annonce du roman

Interview

Titre : Memories of Retrocity – Le journal de William Drum.

Récit, dessins et illustrations : LECOUFFE DEHARME Bastien

Editeur : Les éditions du Riez

Nbre de pages : 120

Paru début 2011

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