MASTERTON Graham 01

Où avez-vous puisé votre inspiration pour Le Diable en Gris ?

J’ai toujours été intéressé par la Guerre de Sécession et la bataille de Wilderness en particulier, parce qu’il s’agit d’un baroud d’honneur, un dernier effort des Confédérés pour sauver leur capitale, Richmond. Ils n’avaient presque plus de munitions, de vivres, mais ils ont repoussé les armées du Nord, qui leur étaient supérieures en nombre. Mais cette bataille a aussi un côté apocalyptique, parce qu’elle s’est déroulée dans une forêt assez dense... qui a pris feu pendant les combats et de nombreux soldats ont été brûlés vifs.

Dans le roman vous faites, comme c’est souvent le cas chez vous, intervenir une ancienne religion, dans un environnement moderne.

J’aime ce côté ironique des choses : des esclavagistes confédérés qui se tournent vers une religion africaine interdite pour essayer de sauver la situation. La Santeria est une religion fascinante, les esclaves venus du Nigeria l’ont apportée avec eux et ils ont continué à vénérer leurs anciens dieux, même si leurs maîtres le leur interdisaient. Ils ont "camouflés" leurs divinités en leur donnant des noms de saints catholiques.

Vous avez visité Richmond ? La ville vous a inspiré ?

Je suis allé à Richmond, oui et j’ai visité le cimetière des Confédérés et la ville m’a beaucoup inspiré. C’est un endroit fascinant... Et pour l’anecdote, il y a d’excellents restaurants pour les amateurs de crevettes et de côtes au barbecue.

Le "héros" de l’histoire n’en est pas vraiment un. Il est misogyne, aigri, désinvolte...

Je voulais faire de McKenna un policier "normal", pas trop intelligent. Pourquoi faut-il toujours que les héros soient sans peur et sans reproche ? Les vrais policiers sont des êtres humains comme les autres. J’aimais aussi l’idée d’en faire un sceptique, un homme pas trop porté sur l’imaginaire qui doit accepter que ce qu’il affronte soit surnaturel... Et trouvé le moyen de le combattre.

Au départ, Bragelonne avait parlé de la publication de Manitou Blood pour lancer sa collection, mais c’est Le Diable en Gris qui est finalement sorti... Une explication ?

Non, je ne sais pas. Ceci dit, Le Diable en Gris a été écrit avant Manitou Blood... Donc si Bragelonne s’en tient à la chronologie originale de mes romans, c’est logique !

Des nouvelles des adaptations cinématographiques de vos oeuvres ?

Le Portrait du Mal est toujours en développement chez Golden Circle Pictures. Edgewise, mon nouveau roman, qui met en scène le Wendigo, lui a été adapté pour le grand écran par Fred Caruso, le producteur de Blue Velvet et... Super Mario Brother. Normalement le tournage, sous la neige, devrait démarrer au printemps 2007, au Canada.

Critique du livre ici