Lune vous salue bien (La)

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Troisième et dernier ( ?) volet du cycle lunaire de Johan Heliot. Et, je dois le dire d’emblée, décevant. A mon grand dam, car j’ai toujours apprécié le grand talent de cet écrivain, auquel j’ai même consacré une petite monographie, parue dans la collection « Mini-Phénix ». Le premier volume se déroulait sous un Napoléon III survivant, le second lors de l’expansion nazie dans les années 1930.

Nous voici à présent après la Deuxième Guerre mondiale, dans un monde où la lune a disparu. Boris Vian, agent secret français, mais trompettiste tout de même, est dépêché en Afrique, afin d’éliminer le maréchal Erwin Rommel, lequel s’est constitué un petit royaume ‘pacifiste’. Il le tue. Jusque là, tout va bien, et l’histoire promet. Mais tout bascule. Arrivé aux Etats-Unis du président Eisenhower, qui se fera assassiner par … Elvis Presley, Boris Vian se doit d’empêcher de nuire un certain Commandant Bob, alias Robert Anson Heinlein (dont le lecteur a intérêt à connaître les œuvres, soit dit en passant). Notre Boris rencontre les Kennedy et le futur candidat à la présidence, un certain John Wayne. Il arrive à Orlando, en Floride, cité modèle sous bulle où la Tour Eiffel a été transportée. Et rencontre Joseph Goebbels et Jayne Mansfield. Arrive alors la mafia de Lucky Luciano, Sinatra, Hemingway…

Arrêtons, on n’en peut plus ! On dirait qu’Heliot s’enivre de son propre talent à mêler figures de fiction et réelles. Pire, il s’emmêle les pinceaux, et le lecteur, épuisé, finit par ne plus rien comprendre. Désolé, mais j’ai terminé le livre avec un ennui profond, alors que son but manifeste était de divertir. A faire flèche de tous bois, on lasse. Mon souhait ? Que Johan Heliot arrête sa saga, et revienne aux idées formidables de Reconquérants ou d’Obsidio. Qu’il resserre ses intrigues, ne s’éparpille pas et se concentre vers le roman sérieux et non un étalage historique à répétition, bien futile. A trop embrasser… En outre, son style tranche nettement : on est souvent proche de San-Antonio (la bibissie, les coboïlles, Nouillorque). Voyons, Johan Heliot, après la Lune, un Mars, et on repart ?

Johan HELIOT, La Lune vous salue bien, Illustration : Manchu, 256 p., Les Editions Mnémos

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Commentaires

Bon, sans doute, mais le steampunk et ses dérivés laissent la part belle au délirant, et c’est difficile de résister. N’empêche, Kennedy assassiné par Elvis, pour moi qui ai suivi le drame de Dallas à la TV de 1963 et suis un aficionado du king depuis toujours, ça me donne quand même bien envie de le lire. Tiens j’avais tout d’abord écrit rire au lieu de lire (lapsus scribatif révélateur sans doute !).