Zona Cero
Au début de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher de penser à la bande dessinée imaginée par Hector German Oesterheld, El Eternauta. En fait la base de l’histoire est la même : décrire comme une attaque surnaturelle, extra-terrestre chez Oesterheld, vampirique chez Villaroel, l’effet du fascisme appuyé par le capitalisme yankee, caricaturer les différents aspects du dit fascisme au Chili, la part de l’Église qui s’ajoute à celle de l’armée. D’où cette idée que l’Église chilienne, et même toute la Papauté, cacherait dans une crypte souterraine le père de tous les vampires, Vlad Tepes...
Cela commence donc par un tremblement de terre alors que le héros, jeune reporter qui a déjà couvert un certain nombre de conflits, est séparée de sa femme, qui travaille dans le plus luxueux gratte-ciel de Santiago. Il veut essayer de la rejoindre, mais presque tout de suite après le tremblement de terre, l’armée américaine a déclaré Santiago zone interdite à la suite d’incidents, qualifiés d’émeutes, puis de contamination par un virus qui rend fou... Là, il y a une part d’invraisemblance dans la rapidité d’une part de la contamination, d’autre part de l’intervention yankee... mais ce n’est pas très important. Notre héros va donc être autorisé à accompagner un commando mené par un militaire US de ses amis qui a pour mission d’exfiltrer un personnage réfugié dans la cathédrale. Nous suivrons donc son parcours à travers un Santiago cauchemardesque, caricature d’un pays qui peine à retrouver la démocratie...
Zona Cero, de Gilberto Villaroel, traduit par Carole Fillière, Aux Forges de Vulcain, collection Fiction, 2024, 443 p., couverture d’Elena Vieillard, 22€, ISBN 978-2-373-05763-8