Coûte que coûte

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Onzième tome du cycle Honor Harrington, « Coûte que coûte » se présente sous la forme de deux pavés de 574 et 554 pages, édités par L’Atalante. Evidemment ce livre s’adresse aux inconditionnels du cycle Honor Harrington. Et pour la petite histoire, il faut savoir que ce livre trouve sont pendant dans « L’ombre de Saganami » également édité par l’Atalante. J’y reviendrai un peu plus loin.

Dans Plaies d’honneur, les Havriens avaient repris les hostilités alors que Manticore avait battu Havre. Les hautes instances de la république avaient préparé la reprise des hostilités en construisant une nouvelle flotte dans un refuge tenu secret. On aurait pu penser que le royaume de Manticore allait être définitivement assommé par Havre, qui dispose d’une plus grande capacité de production. Mais le génie et la qualité produite par Manticore compensent partiellement la quantité que peut fournir Havre. C’est le débat qui existe depuis le premier tome du cycle Honor Harrington. La qualité contre la quantité. David Weber rivalise d’astuces pour nous proposer des évolutions constantes des technologies mises au point par les différents protagonistes de ce cycle. Dans ce sens, Honor Harrington est la mieux placée pour exploiter ces nouvelles technologies.


Avec « Coûte que coûte », on assiste à une nouvelle escalade du conflit entre Manticore et Havre. Le royaume n’est plus capable d’affronter la république dans un grand face à face. Alors ce dernier se concentre sur des actions plus ponctuelles, qui causeront des dégâts à des systèmes solaires moins bien protégés qui se trouvent au sein de la république de Havre. Et c’est Honor Harrington, à la tête de la huitième force, qui est chargée de planifier et d’exécuter ces raids. Si elle a bien reçu des vaisseaux de dernière génération, elle ne dispose pas d’une flotte aussi importante que la première ou la troisième. Elle doit donc composer avec ce problème de sous-effectif.

Si deux vagues de raids sont un vrai succès, la troisième vague va voir la riposte des Havriens. Et Honor Harrington connaitra une vraie défaite. Mais pendant tout ce temps, on découvre que les origines du conflit viennent d’un troisième larron resté dans l’ombre. Si Havre en a la certitude, Manticore en doute encore, ce qui ne va pas relancer les pourparlers de paix entre les deux systèmes.

De plus, Manticore est pris dans un sac de nœuds inextricables du côté de l’amas de Talbot. La ligue solarienne est en conflit avec lui. Si ces événements sont révélés de manière succincte, ils trouveront leur explication dans L’ombre de Saganami également en deux tomes chez L’Atalante. Les forces manticoriennes, plus évoluées technologiquement que les Solariens, ont remporté la victoire mais à quel prix ? Cette victoire révèle un danger encore plus grand de voir venir une flotte solarienne. Et dans un tel face à face, Manticore n’aurait aucune chance. Devoir faire face à Havre et en même temps à la ligue solarienne est un vrai dilemme pour Manticore. La solution consiste à d’abord se débarrasser du problème havrien et de convaincre la ligue solarienne qu’elle n’a aucune chance sur le plan technologique. De son côté, Havre est prêt à faire la paix, et propose une réunion entre la reine Élisabeth et la présidente Pritchart. Mais cette solution de bon sens sera minée par un acteur caché dans l’ombre.


Ce onzième tome d’Honor Harrington propose décidément des situations plus complexes auxquelles notre héroïne doit faire face. Les batailles spatiales ne manquent pas, tout comme la vie privée d’Honor Harrington est révélée au grand jour par la presse. On découvre qu’elle est enceinte, qu’elle va se marier avec le premier Lord de la spatiale, mais aussi avec son épouse. David Weber nous met face à une situation rocambolesque, dans laquelle, en temps que lecteur, on n’y croit pas vraiment.

Après une victoire importante d’Honor Harrington, on se rend compte que le face-à-face final va se produire, et qu’il se fera dans le royaume de Manticore. On assiste donc à la plus grande bataille du cycle, dans laquelle des centaines de vaisseaux sont engagés de part et d’autre. En la lisant, on se dit que Honor Harrington risque d’y perdre la vie, comme tous les autres protagonistes. L’enjeu dépasse les motivations de chacun. C’est la survie de Manticore qui est en jeu et la crédibilité de la république de Havre.

Oui, c’est du bon David Weber, comme on est habitué avec le cycle Honor Harrington. Mais en temps, fan du cycle, on n’est pas surpris de la tournure des événements. Ce bouquet final s’achève un peu prématurément, sans qu’on ne sache ce que les deux parties feront par la suite. Il manque un épilogue à cette histoire. Sans doute David Weber a-t-il cru bon de ne pas encore rallonger un livre déjà fort épais. C’est la seule critique que je formulerai concernant celui-ci.

« Coûte que coûte » reste un moment très agréable de lecture. Un peu long au début. Mais qui, après un bon tiers, démarre vraiment, pour être soutenu jusqu’à la fin. Comme il y a un parallèle avec les événements de Talbot, il est évidemment conseillé de lire aussi ces deux tomes, sortis juste après.

On pourrait s’attendre à une suite, car en temps que lecteur, on reste sur sa faim. Et puis la ligue solarienne n’a pas été assez développée dans les tomes précédents du cycle. Le prochain Honor Harrington en anglais sortira au mois de juin sous le titre Mission of Honor, c’est-à-dire pas avant 2011 ou 2012 en français. C’est la suite de ce onzième tome. Nous ne sommes donc pas encore au dénouement final pour Honor Harrington.

A noter que les couvertures sont faites par Genkis. Ce qui est également le cas pour L’ombre de Saganami. Les autres livres du cycle ressortiront avec de nouvelles couvertures faites par Genkis. Une bonne chose.

Si comme moi vous êtes un inconditionnel d’Honor Harrington alors ce livre est pour vous. Et dans la foulée n’oubliez pas de lire L’ombre de Saganami qui est parallèle à Coûte que coûte. Décidément ce cycle survole de loin tous les autres cycle de space opera.

Coûte que coûte T.1 & 2 de David Weber, illustré par Genkis, traduit par Florence Bury, L’Atalante

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