Un jour, une étoile
Sans spoiler
Saru et son clan vivent à M'Martre, cité en ruine partagée entre clans rivaux. Mais tous les clans vivent dans la peur des maraudeurs, monstres métalliques qui enlèvent les hommes de plus de six mille cinq cents septante jours... Le même jour, Saru perd son frère, enlevé par un maraudeur, et trouve une capsule tombée du ciel avec, à son bord, une créature étincelante à la voix d'ange. Cette créature lui fera découvrir la réalité de son monde et le danger qui les menace tous, danger que Saru et elle devront conjurer.
Les jeunes lecteurs découvriront dans ce roman deux thèmes classiques entremêlés, cachés derrière le schéma du héros qui réalise une quête. Paradoxalement, le thème du monde post-apo que le lecteur croyait entrevoir est absent.
C'est un livre pour jeunes, il ne faut donc pas trop chercher la rigueur des enchaînements. Le minutage du suspense final me paraît trop accéléré, d'autres détails gêneront le lecteur ancien qui veut trop creuser. L'histoire n'en reste pas moins fort agréable et optimiste.
Une nouvelle réussite de Jean-Luc Marcastel, donc.
Avec spoiler, pour lecteurs anciens
C'est une histoire qui mélange deux thèmes classiques : d'un côté celui de l'arche stellaire, partie pour une lointaine étoile dont les passagers ont oublié le but et le sens ; d'autre part celui d'une population de maîtres humains et d'esclaves singes évolués utilisés. Ou, cela est plus cohérent avec la fin, d'humains traités comme des singes à cause d'ajouts simiesques qui leur ont donné des capacités physiques augmentées, mais qui n'ont pas affecté leurs capacités mentales, cachées ou amoindries par l'absence d'éducation et la vie primitive des clans de la Réserve.. Et l'un de ces esclaves tombera amoureux d'une humaine, celle qui par ailleurs veut redonner au vaisseau son sens réel, avant que celui-ci ne dépasse l'étoile atteinte et ne se perde à jamais dans l'espace. Ce qui entraînerait la mort de tous car les systèmes du vaisseau sont condamnés à court terme...
Les thèmes sont classiques, mais pour des jeunes lecteurs il n'est ni possible de s'appuyer sur des lectures antérieures, ni nécessaire d'éviter les redites de ce qui a déjà été écrit. De fait il est nécessaire de donner les explications que nous autres, vieux lecteurs, nous trouverons usées.
Dois-je dire que, regardant le livre comme une mise au niveau des jeunes lecteurs, je ne peux qu'approuver ?
Et tant pis si, en réfléchissant, on trouve quantité d'incohérences à l'histoire, en particulier dans le timing du suspense final... Et l'issue heureuse, alors même que tout paraît perdu...
Mais l'optimisme reste préférable, au moins dans les livres pour jeunes. Ils ont le temps d'apprendre le pessimisme et la résignation....
Un jour, une étoile, de Jean-Luc Marcastel Gulf Stream, 2019, 245p., couverture de Tiphaine Rautureau, 16€, ISBN 978-2-35488-669-1