Thecel

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Un auteur qu’on suit

Auteur du Casse du continuum (Gallimard, 2014), de La panse (Gallimard, 2017) et aussi d’Hildegarde (La volte, 2018), Léo Henry a aussi commis de nombreuses nouvelles dont une, Les trois livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais, a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire en 2010. Henry aime jouer avec les codes des genres. Avec Thecel, il s’attaque à la fantasy, voyons voir ce qu’il en ressort.

 

Deux héritiers, un empire, une quête

Moïra et son frère Aslander sont des enfants choyés, fils de l’empereur des Sicles, l’homme le plus puissant du monde. Moïra grandit dans un environnement féminin, presque cloitrée, sauf les quelques semaines de l’année où elle retrouve son frère tant aimé au Palais. Mais voilà que l’adolescence arrive et que son père tombe malade. Aslander doit être préparé à la succession… mais disparaît dans une expédition lointaine. Moïra devient l’héritière putative, jouet de clans curiaux qui veulent la marier contre son gré : elle s’échappe. Elle veut retrouver Aslander. Devenue une moins que rien, elle se lance dans sa quête. Mais son frère, qui coule des moments heureux avec son amant Donnel, désire-t-il vraiment être retrouvé ?

 

Le roman d’un joueur

Lire Thecel est un plaisir rare. L’auteur a du style, danse avec ses mots et sait rythmer son histoire. Il sait aussi se montrer fidèle au genre (nous sommes ici face à une quête, ce qu’il y a de plus commun dans un roman de fantasy) et en même temps être iconoclaste : voici ce prince qui joue à cache-cache avec le pouvoir afin de vivre avec son amant. Certains hurleront, les mêmes qui estimaient qu’Heimdall dans le Thor de Kenneth Brannagh ne pouvait être joué par un acteur noir au nom d’un présupposé (les dieux nordiques peuvent-ils être noirs ?) dont les fans de fantasy, de Marvel et de science-fiction se cognent complètement. Thecel plaît donc et sa conclusion étonnera certains : à découvrir.

 

Léo Henry, Thecel, Gallimard Folio SF, illustration de couverture d’Aurélien Police, mars 2020, 304 pages, 8,50 €

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