Aube de la guerrière (L')
Quatrième de couverture
« Marre de jouer les éboueuses ! De ramper dans les divers infra-mondes à traquer les monstres les plus tordus de la Création. Et maintenant, on nous envoie sans équipier, direct au casse-pipes ! Trop de boulot, qu’ils disent. Trop de manifestations. Il paraît que c’est à cause de la fin du monde. Quel monde, déjà, je ne sais pas trop... Mais quelle fin en plus ? ! On a déjà eu droit à l’éclipse de 1999, au bug de l’an 2000, à l’ère du Verseau qui s’est glissée quelque part là-dedans et maintenant à décembre 2012 grâce à cette connerie de calendrier maya ! N’importe quoi...
Remarquez, je devrais quand même me méfier ; je suis bien placée pour savoir qu’en matière de légendes, il n’y a pas de fumée sans feu. La preuve : moi, ça fait trois semaines que je suis un ange guerrier ».
À peine décédée, Solange est envoyée à l’armurerie divine. Le Livre de Saint Pierre a parlé : guerrière par prédisposition naturelle, mais ange sans grande valeur, elle ne sera d’aucune utilité dans la guerre qui oppose les siens aux démons. Autant l’utiliser près des Fosses, ces lieux dispersés dans les plans qui ont pour point commun d’abriter des Larves et autres créatures de cauchemar. Lesquelles ont une fâcheuse tendance à fuguer...
Un job qui n’a rien de bien intéressant – à part une meilleure connaissance des différents types d’effluves méphitiques – jusqu’à ce qu’elle découvre que les démons aussi envoient des guerriers dératiser les abords des Fosses. Dont Terrence et Aghilas... ce dernier possédant le même Don qu’elle, un pouvoir très rare visiblement : le Feu des Ténèbres.
Mon avis
Alors, le voilà mon coup de cœur de ce mois de septembre 2012 !
J’avais déjà eu la joie de découvrir la plume de Vanessa Terral au travers de la nouvelle « Le Dernier Ours d’Arctique » parue dans l’anthologie « Chants de totems » aux éditions Argemnios.
Pour info, « L’aube de la guerrière » est postfacée par Nathalie Dau, coresponsable de l’anthologie citée ci-dessus.
J’attendais donc avec impatience de voir ce que cela pouvait donner au travers d’un roman. _ Et le moins que je puisse dire est que je n’ai pas été déçu du voyage !
« L’aube de la guerrière » est un roman riche, prenant, défilant sous nos yeux à un rythme soutenu et éblouissant !
Le personnage principal de ce roman est Solange, devenue ange depuis peu. Je dois reconnaître que, à la mention du mot ange, j’ai frémi de crainte. Le sujet a déjà été abordé tant de fois par une multitude d’auteurs, pour le meilleur comme pour le pire, que je me demandais ce qui m’attendait.
Et là, j’ai été littéralement scotché. À mille lieues des poncifs éculés du genre, Vanessa Terral nous offre une vision personnelle et travaillée du sujet.
Bien sûr, nous retrouvons le Paradis et l’Enfer avec leurs serviteurs. Mais Vanessa va beaucoup plus loin que ces simples concepts monothéistes. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir, loin de là !
Pour résumer le début sans trop spoiler, Solange ne se sent pas à sa place dans son nouvel univers et va donc essayer de savoir pourquoi. Au fur et à mesure de la quête de son héroïne, Vanessa développe un univers incroyablement riche. Vous allez faire connaissance avec « L’après-vie ». Vous y croiserez des anges et des démons issus de la religion traditionnelle, mais également des personnages appelés « marginaux » divisés en autant de castes que de croyances ! Celle qui nous occupe principalement est la caste marginale issue d’une religion nordique (les Vikings) vénérant Freyja.
De plus, les anges ne se contentent pas de servir bêtement leur camp, comme c’est souvent le cas. Non. Ici, ils passent des alliances ou se déchirent selon les situations. Certains trahissent, d’autres sont loyaux.
Vous naviguerez entre différents plans existentiels allant de notre monde à bien d’autres. Et jamais, vous ne vous sentirez perdu !
Car Vanessa maîtrise parfaitement son sujet. Elle sait exactement comment amener son lecteur sans jamais le noyer de détails inutiles.
Vous aurez droit à de l’action digne des studios hollywoodiens (les combats contre les larves sont tendus, nerveux, enivrants…).
Vous ferez également la connaissance de personnages plus complexes qu’il n’y parait de prime abord : Aghilas, combattant implacable au service de l’Enfer, et son comparse Terrence, incube dandy.
Les relations entre les personnages sont riches, fouillées, bourrées de traits d’humour. Car oui, il y a également énormément de traits d’humour dans ce livre.
Le personnage de Solange est rafraîchissant : direct, à la répartie cassante, aux réflexions amusantes, au caractère parfois emporté…
De l’humour, disais-je, mais également de l’amour grâce à la relation qui s’installe entre Solange et les deux démons qui deviendront par la force des choses ses compagnons d’armes.
D’autres personnages croiseront votre route et, bien que leur présence soit parfois fugace, leur rôle est néanmoins déterminant. On peut saluer ce tour de force qu’est trouver l’équilibre parfait entre tous les personnages ! Tous ont un rôle à jouer ! Aucun d’entre eux n’est là pour faire tapisserie !
Le style simple et direct de l’auteur conviendra aussi bien aux adultes qu’aux adolescents.
Alors, pour résumer, vous voulez un roman d’aventures fantastique ? De l’humour ? De l’amour ? De l’originalité ? Alors, foncez acheter « L’aube de la guerrière » ! Un grand merci à Vanessa Terral pour son talent, sa fraîcheur, ses innovations.
J’avais prévenu que j’étais enthousiaste, non ?
L’aube de la guerrière par Vanessa Terral, illustration de Cécile Guillot, Éditions du Chat Noir, 19,90 €