Silence rouge

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Voulant venger sa soeur massacrée, Francine fait la découverte des Zélateurs du Silence, une terrifiante secte de vieux barjos atteints d’hyperacousie. Sera-t-elle à même de faire face à la situation ? Et puis il y a cette odeur nauséabonde planant sur la ville...


Lors du lancement de cette nouvelle maison d’édition, l’idée semblait évidente : rendre hommage à la défunte collection « Gore » du Fleuve Noir, tout en filant un joyeux coup de genoux dans les couilles d’un Imaginaire francophone un peu ronronnant. Il est clair que depuis l’arrivée, dans nos grandes surfaces, d’auteurs français à « grand tirage » et la disparition pure et simple de collections de poche où pouvaient s’exprimer certaines voix décalées, les plaisirs coupables étaient quelque peu aux abonnés absents !

Alors, les trasheurs, mission accomplie ? En toute honnêteté, pas avec ce « Silence rouge ». En tout et pour tout, on retrouve dans ce roman trois scènes un rien « extrême », où Brice Tarvel fait certes preuve d’une belle inventivité… mais s’attache surtout à glisser, au forceps, son récit « étrange » dans une collection où il n’a pas vraiment sa place.

Après un départ sur les chapeaux de roue, où l’héroïne découvre que sa soeur a été atrocement mutilée, les assassins ne laissant pour seule trace que la tête de la malheureuse, le récit s’installe dans une atmosphère lourde, poisseuse, pluvieuse… Certes parfaitement rendue par la prose de l’auteur… mais dont le rythme ne se rapproche en rien des « roller-coasters » crachés par les écrivains « gore » d’antan. Les trop nombreuses tergiversations des personnages, des scènes « d’exploration » qui n’apportent que peu d’éléments au mystère finissent par donner au roman une impression de « confort » à l’opposé de l’ambiance fiévreuse attendue par le lecteur d’une telle collection.

Ce « Silence rouge » est en réalité la réédition d’un récit paru en son temps dans la collection « Angoisses » du Fleuve Noir… Et le glissement vers une étiquette « trash » est loin d’être évident.

Reste que Brice Tarvel est un excellent écrivain, qui mène son récit avec cohérence et sentiment, sculptant des personnages attachants… Et menant une analyse de l’âme humaine qui n’est pas du tout le ressors premier d’un récit trash. Autant savoir !

Brice Tarvel, Silence rouge, Trash Editions

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Commentaires

Ici l’une des têtes de TRASH !

Merci pour cette chronique, déjà !

Je voudrais simplement apporter une petite précision quant à nos intentions éditoriales.

TRASH n’est pas GORE. Et nous avons choisi un nom qui permet aussi de ne pas se cantonner aux scènes typiquement gore, sanglantes, aux scènes de tripailles. Nous voulons aussi nous aventurer du côté de l’âme humaine, comme l’évoque votre chronique et justement dans ce qu’elle a de "trash".
Ainsi, Bloodfist, qui comporte quelques scènes cradingues, s’attache également à sonder la psychée d’un homme en train de sérieusement dévisser du côté mental. Et nous envisageons d’autres textes dans le genre. Le trash, c’est dans les viscères et dans la tête, pour nous.

En ce qui concerne Silence Rouge, il est effectivement paru chez Angoisses mais était à l’origine destiné à sortir chez GORE. La fin de la collection en aura décidé autrement. Ainsi, nous voulions en quelque sorte "rattraper" le coup et remettre ce texte dans une collection semblable à celle à laquelle il était originellement destiné.

Mission réussie ou échec, c’est effectivement au lecteur/chroniqueur d’en décider mais nous avons pour but de proposer autre chose que du déboyautage en série.

AmiTRASHment,

Julien, pour Trash Editions.