Dépression

Parce qu’elle rêve d’un monde qui ne serait pas fait de boue et de pluie, Jarine conserve jalousement le secret lové au plus profond de son être.
Elle doit protéger cette parcelle d’espoir qui palpite en elle, mais aussi lutter aux côtés de Vavette, son amie souffrant de la rouille, une terrible épidémie qui atteint la quasi-totalité des habitants de ce monde malade. Et puis il y a les deux amoureux lancés à sa poursuite : Sarg le pêcheur de rats et Zam le dégénéré... Un récit désespéré qui se prend comme une claque d’eau glacée.

Brice Tarvel a imaginé un monde où il pleut tout le temps et où les nuages cachent l’horizon en permanence. Les terres de ce monde sont soit boueuses, soit inondées. Peu de terres restent sèches. Jarine, jeune et jolie prostituée, essaie d’y survivre au jour le jour, cherchant à éviter la rouille, une maladie qui dévore les hommes petit à petit. Elle s’est envoyé en l’air avec des créatures mi-humaines mi-aquatiques (les pustuleux) qui sont détestées par le reste de la population. Ce qui fait d’elle une rejetée, sauf de Sarg, qui l’aime et de Babette, sa seule amie, mais qui vient d’attraper la rouille

Brice Tarvel, qui est aussi auteur de bandes dessinées, nous propose ici une histoire bien sombre. Un roman où rien n’est à l’amusement. Initialement publié sous le nom de François Tarkel en 1990, Brice Tarvel a complètement retravaillé « Dépression » et nous en propose ici une nouvelle version. Un roman court et coup de poing. Un roman où l’ambiance, les décors, les personnages vous collent littéralement à la peau. Le titre « Dépression » est totalement adapté à l’histoire. On est presque dans un univers à la Brussolo, un peu moins « pété » mais encore plus sombre… Un roman à l’ambiance lourde qu’il faut lire quand on est bien dans sa peau…

Interview

Brice Tarvel, Dépression, illustration de Jimmy Kerast, 226 p., Editions Lokomodo