Sur les chats
Poursuivant la publication des poèmes de l’auteur américain, Le Diable Vauvert nous offre cette fois les réflexions de Buck sur les chats. L’animal qu’il appréciait plus que tout, plus que ses semblables même puisqu’il admirait chez eux leur capacité à se détacher de ce qui les entoure, de cette façon d’observer le monde tel qu’il est, de finalement réduire leur vie à l’essentiel, manger, dormir, chasser. Bukowski les considérait non seulement comme une source inépuisable d’inspiration, mais également comme des professeurs en matière d’existence et comme une incroyable source de bien-être. Sa maison, c’était un peu l’arche de Noé des chats. Chaque félin battu par la vie savait d’instinct pouvoir y trouver refuge. Ce qui suscite chez l’auteur une remarque à propos des incessants allers-retours au supermarché pour acheter des boites de thon, mais également les dégâts que peuvent occasionner ses compagnons à quatre pattes à qui il autorise toutes les fantaisies, jusqu’à aller pisser sur l’ordinateur et le court-circuiter. Mais même ivre, Bukowski trouve l’inspiration. Beaucoup de textes sont d’une grande beauté, émouvants, surtout ceux se rapportant à Manx, son chat blanc blessé de très nombreuses fois, la colonne vertébrale deux fois brisée et qui, comme il le déclare, est un survivant comme lui.
L’ouvrage est parsemé de photographies de Charles et de son épouse avec leurs chats. La traduction est assurée par Romain Monnery qui donne une véritable nouvelle vie à ces textes, dont beaucoup sont soit posthumes soit inédits, et on mesurera une nouvelle fois le soin particulier du Diable à transcrire le caractère unique de l’auteur. Traduire sans dénaturer. Le Diable est AUSSI dans les détails.
Je remercie une nouvelle fois les Editions Au Diable Vauvert pour leur confiance à mon égard.
Charles Bukowski - Sur les chats - Éditions Au Diable Vauvert, septembre 2023, 18,5 €