Star Wars - Le réveil de la force
Avec un peu de recul, voici la chronique de Star Wars VII. J’ai préféré laisser passer un peu de temps avant de la proposer. D’abord pour ne pas être influencé par les millions de spectateurs qui ont vu le film à sa sortie. Ensuite parce que je suis davantage fan de Star Trek que de Star Wars. La sortie DVD était donc l’occasion de voir et revoir le film à tête reposée et de donner un avis plus objectif sur ce septième opus. J’adore voir Han Solo, Luke Skywalker et la princesse Leia. Ils forment les mythes d’aujourd’hui, tout comme le fait Le seigneur des anneaux et Game of Thrones.
Il y a des aberrations dans ce film, du genre Etoile de la mort. Dans l’épisode IV, la première Etoile de la mort est détruite. Puis dans l’épisode VI, une nouvelle arme est en cours de construction, mais est déjà opérationnelle. Et là aussi elle est détruite. L’épisode VII montre une nouvelle Etoile de la mort (star killer) encore plus grande, toujours capable de détruire une planète, alimentée par l’énergie d’une étoile. D’où ma réflexion : est-ce que le premier ordre est assez stupide pour s’inspirer de l’Empire et toujours construire des engins de mort de plus en plus grands ? Et puis de se les faire détruire par les rebelles ? Il faut croire que oui, à moins que ce soient les lacunes des scénaristes qui n’ont rien trouvé de mieux que de reprendre les recettes des épisodes précédents. En fait, c’est bien cette dernière déduction qui est la bonne. Tout le film n’est qu’une succession de sujets développés dans les épisodes précédents. C’est du déjà-vu !
Film amusant, intéressant, mais sur le plan scénaristique très insuffisant. C’est le gros défaut de J.J. Abrahams qui avec le reboot de Star Trek a privilégié l’action, oubliant que cette série mise aussi sur la réflexion. Les vrais fans de la série (et des films avant le reboot) ne s’y trompent pas, c’est une ligne de temps différent.
Star Wars VII est visuellement une réussite. Les lieux, les personnages, les scènes d’action sont excellentes et ne dépayseront pas les fans du cycle. On n’en attendait pas moins de cette suite. Pendant les 2h10 que dure ce film, il n’y a pas de temps mort, pas de scènes inutiles. Le travail qui a été fait est excellent à tous niveaux. Cela peut paraitre contradictoire avec ce que j’écris plus tôt. Mais non, car malgré ses défauts scénaristiques, le film capte l’attention du spectateur que je suis. Ce n’est pas difficile, je l’ai vu trois fois.
Retrouver les personnages principaux de la trilogie précédente est rassurant et permet de faire le lien avec cette nouvelle trilogie. On dirait que Harrison Ford n’a jamais quitté son costume de Han Solo et a simplement vieilli. C’est plus difficile pour Carrie Fisher qui ne ressemble plus à ce qu’on pouvait attendre d’elle. Trop d’années d’absence sur le grand écran la rendent méconnaissable dans son rôle de Leia Organa. C’est moins le cas de Mark Hamill qui joue Luke Skywalker. S’il apparait seulement dans les dernières minutes du film, il ressemble curieusement à Alan Bates dans Gladiator. D’une certaine manière, un Jedi c’est un gladiateur des temps futurs.
Ce premier opus correspond à une quête menée par Rey et Finn, pour retrouver Luke Skywalker. Lors de celle-ci, Han Solo et Chewbacca font leur apparition ainsi que le Faucon Millénaire. La galaxie est immense, mais le hasard fait tout de même que ces deux nouveaux héros tombent sur ceux de la trilogie précédente. Finn déserte un peu trop vite des stormtroopers. Quant à Rey, on se demande comment elle arrive à vivre en cannibalisant les épaves des vaisseaux de l’Empire qui se sont écrasés. Le personnage le plus inattendu, c’est BB-8, le droïde sphérique qui grâce à ses mimiques (mouvements de tête) exprime ses émotions. Amusant et original. Par contre j’aimerais bien qu’on m’explique comment les humains arrivent à comprendre les sons produits par R2D2 et BB-8.
Le personnage le plus ambigu, c’est Kylo Ren qui derrière un costume et un masque noir ressemble vaguement à Darth Vador. On découvre que c’est le fils de Han Solo et de la princesse Leia, il a été l’élève de Luke Skywalker. À la solde du Premier Ordre fondé sur les ruines de l’empire, Kylo Ren tente de faire aussi bien que son grand-père. En fait, il perd à plusieurs reprises ses moyens en détruisant avec son sabre laser tout ce qui se trouve à proximité de lui. Difficile de croire qu’un être si instable est autorisé à commander. Il est perpétuellement partagé entre ses sentiments pour sa famille et son obéissance à Snoke, le chef suprême. Le côté sombre de la force l’a complètement fait basculer du côté obscur.
Même dans la manière de se battre avec un sabre laser, il n’a pas la dextérité de Darth Vador (si on peut appeler cela de la dextérité). On pense qu’il doit être imbattable. Il n’en est rien. Rey avec un sabre laser fait aussi bien que lui alors qu’elle n’a même pas été formée à l’utilisation de la force. À propos de sabre laser, celui de Kylo Ren possède deux petits faisceaux laser perpendiculaires. Ce qui est une anomalie, car au moindre mouvement du poignet de son porteur, l’arme se retournerait contre celui-ci. Il devrait avoir l’avant-bras en charpie à chaque moulinet de sabre laser.
Han Solo est blessé par le sabre laser de Kylo Ren, puis tombe dans ce puits. Est-ce que cela ne vous rappelle rien ? L’Empire contre-attaque où Luke Skywalker tombe aussi dans un puis conique avant d’être aspiré dans un des conduits sous la cité. On ne voit pas la mort de Han Solo et on peut supposer qu’il est toujours vivant, mais blessé.
L’impression que j’ai de ce septième épisode, c’est que les scénaristes ont repris toutes les idées de la trilogie précédente (épisodes IV, V et VI) qu’ils ont mélangé le tout, et refait un nouveau scénario à partir de ce que Lucas avait déjà imaginé. Donc un sentiment mitigé de ma part concernant le scénario. Pour le reste, rien à redire, c’est un Star Wars pur et dure.
Pour faire cette chronique, j’ai plusieurs fois regardé le film, car je ne pouvais pas me contenter de mes premières impressions. C’est d’autant plus facile que je pouvais arrêter le DVD à n’importe quel moment et revoir une scène en particulier (ce qui n’est pas le cas de la salle de cinéma). Mais au final, je suis heureux que la science-fiction retrouve ses lettres de noblesse à travers des cycles comme Star Wars et Star Trek. Je signale qu’il y a d’autres cycles qui mériteraient d’être adaptés au cinéma. Dans l’ensemble un bon film avec un scénario sans surprise, et des moyens à la hauteur de ce qu’attendent les fans.
La mythologie Star Wars est de retour et ça nous a tous a manqué. Espérons qu’il ne faut pas attendre trop longtemps pour voir la suite.
Star Wars VII – Le réveil de la force, réalisé par J.J. Abrams, 2016, 2h10 (DVD)
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