Spider Man 3 : les effets spéciaux

Le masque de l’araignée

Avec un budget qui avoisinerait les 300 M$ et plus de 900 plans à effets spéciaux réalisés par plus de 200 animateurs et artistes de chez Sony Imageworks, sous la supervision de Scott Stokdyk, Spider-Man 3 pousse encore plus loin l’aspect spectaculaire des acrobaties du super-héros masqué entre les buildings de New York, tout en visualisant les incroyables transformations de l’Homme-Sable, les raids du nouveau Bouffon Vert ainsi que les apparitions de Venom.


Sable (é)mouvant

Pour arriver à matérialiser le personnage de l’Homme-Sable à l’écran, il a fallu créer un tout nouveau logiciel capable de manipuler tous les grains de sable qui le constituent car la technologie déjà existante n’était malheureusement pas assez puissante. Les créateurs de ce logiciel ont préalablement étudié, en les filmant sur des fonds noir et bleu, tous les mouvements de sable nécessaires pour les scènes (écoulement, projection, éparpillement, etc…) afin de pouvoir les décomposer et mieux les analyser. L’Homme-Sable est un personnage particulièrement complexe parce qu’il exige une intégration totale entre son animation virtuelle et les effets spéciaux dans la mesure où les mouvements du sable sont étroitement liés avec la façon de bouger du personnage.

La complexité de l’opération venait également du fait que Raimi souhaitait que le sable ait l’air d’être contrôlé naturellement par Flint Marko et non pas comme par magie. Le sable devait pouvoir s’écouler mais aussi s’envoler ou encore prendre la forme d’un être humain. Il a donc fallu trouver le moyen d’animer le personnage de façon réaliste en se basant sur l’interprétation de l’acteur, tout en tenant compte des quantités de sable qui dégringolent le long de son corps. La plus grande difficulté était d’arriver à faire en sorte que cet individu, qui se transforme en sable, garde en permanence toute son humanité.

Lors de la scène où Spider-Man et l’Homme-Sable s’affrontent dans un couloir de métro brusquement inondé, l’Homme-Sable est soufflé par l’explosion d’une conduite d’eau qui finit par le dissoudre dans les flots. Le tournage de cette séquence d’explosion, qui a simultanément été filmée par 8 caméras, a nécessité l’utilisation de 200.000 litres d’eau, l’Homme-Sable ayant ensuite été rajouté en images de synthèse. C’est à ce moment-là que Spider-Man prend conscience que l’eau semble être la seule faiblesse de l’Homme-Sable.

Ce super-méchant polymorphe est également capable de se transformer à l’occasion en géant. C’est, par exemple, le cas lors de la scène du hold-up qui commence lorsque l’Homme-Sable frappe le dessus du fourgon transportant une forte somme d’argent avec son énorme poing. Fabriqué en mousse de polyuréthane, celui-ci mesurait 2,40 m de haut sur 1,80 m de large et pesait plus de 220 kilos. Ensuite, ce sont 2 tonnes d’épis de mais pulvérisés (un substitut plus léger que le sable) qui s’abattent sur le fourgon et le recouvrent, l’agent de sécurité y compris. Pour filmer la scène, le fourgon a été soulevé puis incliné jusqu’à un angle de 50° afin que le faux sable puisse s’y déverser et le remplir sans écraser les acteurs.

Darkman


La substance noire et visqueuse qui s’est échappée de la météorite écrasée dans Central Park est un symbiote extraterrestre qui a pour particularité de faire ressortir les aspects les plus sombres de la personnalité des hôtes dont il prend possession. En recouvrant entièrement le costume de Spider-Man, il absorbe en lui ses pouvoirs tout en modifiant le comportement de son hôte. La nouvelle métamorphose de Spider-Man ne s’effectue pas sans douleur physique ni psychologique. L’animation de Spider-Man avec son costume noir devait donc intégrer un certain nombre de changements afin de refléter son côté nettement plus agressif. Du coup, il bouge un peu plus vite, a les épaules plus voûtées ou encore lève les coudes plus haut quand il est collé à un mur. Lorsqu’il porte son costume noir, sa façon de se mouvoir est plus saccadée et il devient plus brutal avec les autres ainsi que très méprisant. Cette nouvelle combinaison a été fabriquée dans le même tissu que le costume classique de Spider-Man mais a été teinte en noir et les yeux ont légèrement été modifiés. Quant au motif de la toile d’araignée, il a été moulé en Plastinol, une matière plastique photo-imprimée. Elle ressemble à celle recouvrant le costume rouge et bleu mais elle est noire et brillante ce qui lui donne un aspect très liquide et quasi organique. Pour ce 3ème volet, chaque costume de Spider-Man, que ce soit le rouge et bleu ou le noir, a nécessité 200 h de travail et, pour le tournage, il a fallu en confectionner 40 exemplaires de chaque.

Horribilis


Quand Spider-Man parvient enfin à se débarrasser du symbiote, celui-ci choisit Eddie Brock comme nouvel hôte. La transformation de son rival en Venom passe alors par trois phases successives. La première s’effectue au moment où il est progressivement recouvert par la substance noire, jusqu’à ce que son visage disparaisse complètement. Il fallait alors que la substance garde un aspect très agressif comme avec les vrilles qui recouvrent le visage de Brock par à-coups, lui donnant ainsi un aspect assez effrayant. Lorsqu’il est entièrement recouvert, la colère le submerge et il se transforme alors en un monstre terrifiant. Par la suite, lorsque le personnage est en images de synthèse, il apparaît tel qu’on le connaît dans les comics Marvel avec son énorme bouche hérissée de grandes dents acérées. Raimi a tenu à ce qu’on continue à voir les yeux de Spider-Man et des super-méchants au travers de leurs costumes pendant un temps afin de faire passer au travers de leur regard certaines émotions qui sont bien plus éloquentes que n’importe quel dialogue.

Il fallait à Topher Grace une heure pour enfiler son costume de Venom qui pesait plus de 50 kg puis il devait ensuite subir quatre heures et demie de maquillage afin d’y appliquer différents éléments dont la prothèse de dents très pointues qui donne à son personnage une bouche plus grande que la normale et très menaçante. Des fils invisibles étaient aussi reliés au visage de l’acteur et étaient tirés, hors champ, par des manipulateurs afin de déformer son visage au moment où il se transforme en Venom.

Le grand saut


Comme dans les deux précédents volets, de nombreuses scènes d’action ont encore été filmées grâce à l’utilisation de la Spydercam, une caméra suspendue à des câbles reliant deux immeubles distants de plusieurs centaines de mètres et qui évolue au-dessus du sol comme un téléphérique. Cette caméra télécommandée à distance peut évoluer dans tous les sens (avancer, reculer, faire des panoramiques de haut en bas, pivoter sur elle-même) tandis qu’un système gyroscopique intégré permet de stabiliser les images tout en assurant une grande fluidité à ses différents mouvements. Les séquences filmées avec la Spydercam donnent ainsi au spectateur l’impression d’évoluer avec Spider-Man dans les airs tout en slalomant entre les buildings et en évitant toutes sortes d’obstacles que ce dernier croise sur son chemin. En outre, Raimi tenait absolument à intégrer un maximum d’actions réelles dans les effets visuels et il voulait que les acteurs ainsi que les cascadeurs fassent le plus de choses possible. En conséquence, lors des séquences de cascades spectaculaires et selon les différentes actions faites par Spider-Man, on a affaire soit à Tobey Maguire, soit au cascadeur Chris Daniels ou à l’acrobate Colin Follenweider, soit à son double 100 % numérique.

Spider-Man 3 a également nécessité la création de nombreux environnements, tantôt réels et tantôt virtuels, comme par exemple celui de la scène où une grue de chantier tombe sur un immeuble dans lequel Gwen Stacy est en train d’être prise en photo. Tout y est complètement détruit, le plancher du bureau s’effondre et la jeune femme terrorisée tente désespérément de se raccrocher à tout ce qu’elle peut avant de tomber finalement dans le vide depuis un étage élevé du building et d’être rattrapée in extremis par Spider-Man. Il a aussi fallu créer de toutes pièces le chantier de construction qui sert de décor pour l’affrontement final. C’est, non seulement, un endroit très dangereux car tout en hauteur et regorgeant de toutes sortes d’objets métalliques mais aussi un lieu très ouvert où les attaques ennemies peuvent provenir de partout. Il s’agissait donc là d’un environnement rêvé pour une poursuite infernale et un combat dantesque entre Spider-Man et Venom pendant que le nouveau Bouffon Vert tente de contrecarrer les attaques de l’Homme-Sable. Quant à la scène du début où Peter est en train de passer une soirée romantique avec M.J., elle a nécessité la fabrication d’une toile d’araignée géante, de 8 m sur 10, qui était suspendue en sommet d’un arbre et d’où les deux tourtereaux avaient tout le loisir d’admirer les étoiles.

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Commentaires

pourquoi venom deteste-t-il parker ?

comment se fait-il que le symbiote extraterreste soit sensible aux bruits et au feu ?