Sorrowland

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C’est le troisième roman de Rivers Solomon à paraître aux Forges. L’héroïne en est une jeune Noire qui s’est enfuie, enceinte, du « refuge » appelé « Domaine de Caïn » où elle était enfermée, épouse malgré elle du révérend Sherman qui dirige le Domaine. En apparence, le Domaine est un refuge pour les victimes du racisme et de la domination des Blancs, Noirs et Amérindiens. Mais Vern soupçonne que c’est autre chose. Et, alors qu’elle essaie de survivre et d’élever ses enfants, des jumeaux qu’elle a baptisés Hurleur et Farouche, elle est poursuivie par un monstre et, elle-même, sujette à des transformations de son corps dont elle devra découvrir le secret, qui est celui du Domaine.

 

Personnellement, et même si j’ai apprécié ce roman, j’ai été gêné par le nom « Domaine de Caïn », car loin de prétendre réhabiliter Caïn, ce roman traite plutôt du racisme et de la violence des Blancs, et c’est le nom de Cham qui aurait été approprié. À moins qu’il n’y ait une intention qui m’ait échappé, c’est bien Cham qui est présenté dans la Bible comme l’ancêtre des esclaves et victimes des Blancs, Noirs et Indigènes de tous les pays... Est-ce une volonté de l’auteur, une erreur de traduction ou une volonté d’adapter le livre aux lecteurs français, moins au courant de la « malédiction de Cham » ?

 

Par ailleurs je suis désolé que le titre n’ait pu être adapté en français, mais je ne sais pas comment cela aurait été possible.

 

Mais à ces détails près Sorrowland reste un excellent roman et un rappel de la situation américaine telle qu’elle risque de redevenir...

 

Sorrowland, de Rivers Solomon, traduit par Francis Guevremont, Aux Forges de Vulcain, 2022, 510 p., couverture Elena Vieillard, 20€, ISBN 978-2-373-05634-1

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