Simili-love

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Cette dystopie mélange des idées cyberpunks, le développement des outils informatiques permet aux ultra-riches de séparer l’humanité en trois catégories : les élites, propriétaires du monde, les désignés, leurs serviteurs, et les inutiles, chassés des villes et incités à se suicider. De plus l’utilité des désignés décroit au fur et à mesure du perfectionnement des androïdes. Écrivain d’un certain talent devenu auteur de séries télévisuelles, le narrateur est resté désigné, alors que sa femme et son fils étaient chassés comme inutiles. Il sombrerait dans la déprime sans l’aide de la gynoïde qu’il s’est enfin décidé à acheter. C’est cette gynoïde, dotée d’empathie comme l’IA qui dirige tous les androïdes de sa génération, qui va lui révéler la réalité dont les élites elles-mêmes ne se doutent pas et les risques liés à la génération suivante que les élites ont mise en chantier pour réduire encore le nombre de désignés...

 

Plus caricaturale que prophétique puisqu’elle suppose une prise de conscience des IA, cette dystopie incite à réfléchir. Mais le roman s’attache aussi à l’évolution psychologique du héros, grâce à l’aide et au simili-love fournis par sa gynoïde. Il est toutefois étonnant que, aidés de même par leurs propres androïdes, les autres désignés, et les élites, n’infléchissent pas l’évolution catastrophique des transformations...

 

Parce que finalement l’histoire n’est pas celle du simili-amour entre le narrateur et sa gynoïde, mais celle de la catastrophe possible si la volonté d’accaparer de certains va trop loin...

N’était le fait que la réalisation de cette dystopie me paraît impossible parce qu’elle demanderait en fin de compte plus de ressources que n’en possède notre monde, elle serait néanmoins presque préférable à ce qui semble possible...

 

Simili-love, d’Antoine Jacquier, Au Diable vauvert, 2019. 254 p., couverture d’Olivier Fontvieille, 18€, ISBN 978-10-307-0252-1

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