Maul
J’avais découvert ce roman en 2004 en version originale : c’était ma deuxième lecture de roman de Tricia Sullivan et les deux (l’autre est son premier roman, Lethe) m’ont enthousiasmé. À ce jour, Tricia Sullivan, née en 1968 aux États-Unis, mais installée en Grande Bretagne depuis 1995, en a publié sept, et je suis impatient de lire les autres. J’avais signalé les deux, chacun à son tour, comme méritant d’être traduits et je suis heureux de voir celui-ci arriver enfin en France...
Maul est une histoire double, où deux plans de réalité s’entrecroisent. D’une part nous avons les mésaventures de Sun Katz, jeune membre d’une bande de filles, suite à un affrontement avec une bande rivale dans un Mall, un centre commercial. Et d’autre part nous avons Meniscus, un clone masculin dans un monde où les hommes ont presque complètement disparu à la suite d’une épidémie de Peste Y, autiste utilisé comme cobaye d’expériences biologiques sur la dite Peste Y , et qui joue à un jeu vidéo appelé Mall, jeu qui interfère avec son état physique. Ce qui fait que le roman alterne ces deux réalités, le monde cyberpunk de Sun Katz, et le monde post-apocalyptique de Meniscus, dont les crises se répondent. Et la guérison et l’évasion de Meniscus font écho à la découverte d’une réalité d’adulte par Sun.
J’avoue ne pas avoir perçu le caractère artificiel que devrait avoir l’aventure de Sun ni les correspondances entre les deux histoires, comment celle-ci répondrait au déroulement d’un jeu informatique qui traduirait les problèmes psychiques de Méniscus.
Je dois dire que, pour moi, c’est le récit dans le Mall que je trouve le mieux structuré et le plus intéressant, peut-être seulement parce que ce qui se passe dans le Mall est raconté par la seule voix et avec les seules visions de Sun Katz, alors que l’histoire de Meniscus saute du point de vue d’un personnage à celui d’un autre. Et qu’on ne sait plus très bien qui veut quoi.
Ceci étant, j’avais aimé il y a cinq ans, j’aime toujours, et j’ai hâte de lire les 5 livres de Tricia Sullivan que je n’ai pas encore lus, et de relire son premier roman, Lethe.
Je profite de l’occasion pour le rappeler aux éventuels éditeurs susceptibles de le publier
Maul de Tricia Sullivan, traduit par Diniz Galhos, Le Diable Vauvert 2011, 542p., couverture de Olivier Fontvieille à partir d’une photo de Jean-Marc Gourdon, ISBN 978-2-846262-94-1