Palimpseste

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Le dernier livre que j’avais lu de Charles Stross était Crépuscule d’acier. Livre qui m’avait laissé une très bonne impression sur l’auteur. Je m’étais dit que je reviendrais vers cet auteur, soit en lisant la suite, soit en lisant un autre de ses textes. Palimpseste était l’occasion de revenir.

Mais avant d’aller plus loin, je signale aux lecteurs qu’un palimpseste est un parchemin qui a été effacé et réécrit. Dans le roman, les agents temporels en font de même avec l’histoire, en modifiant celle-ci. Ne vous inquiétez pas. Comme tout le monde, j’ai ouvert un dictionnaire pour connaitre la définition de palimpseste. Voir un parchemin est relativement rare, alors un palimpseste…

On suit l’agent Pierce sur deux ou trois décennies, pendant lesquelles il devient un agent compétent de la Stase, qui se charge de réimplanter la civilisation tout au long de l’histoire de la Terre. Le personnage n’est pas très passionnant, pas très développé, et ses différentes missions dans le temps le sont encore moins. En fait Stross en profite pour nous parler de l’histoire de la Terre et de l’Univers à travers différentes diapositives. Et là c’est démesuré, comme il sait très bien le faire.

Malheureusement, un premier paradoxe vient ternir cette lecture. Je me suis demandé pourquoi un agent temporel doit réimplanter la vie dans le passé de notre bonne vieille planète. S’il ne le faisait pas, de toute manière, la vie existerait jusqu’à sa propre époque, sans quoi il n’aurait pas d’existence propre. De plus, maintenir à tout prix la vie sur Terre à travers le temps, coute beaucoup plus cher que de coloniser d’autres mondes. Surtout quand on se rend compte que la civilisation est capable de reconfigurer une étoile ou de déplacer un monde ou un système solaire. Cette façon de voir les choses a complètement faussé ma lecture du roman.

Longue nouvelle ou roman très court, Palimpseste ne laissera pas des souvenirs impérissables. Trop d’invraisemblances dans l’histoire. A la limite, je conseillerais aux lecteurs de lire Valerian et Laureline en BD, de Christin et Mézières. Les deux agents spatio-temporels sont plus sympas et plus crédibles que ce Pierce de la Stase, et les histoires sont mieux conçues.

Donc, lecture mitigée. Je conseillerais aux lecteurs de lire uniquement les diapositives, pour avoir une idée plus précise de l’imagination de l’auteur. On obtient un panorama de l’univers sur mille milliards d’années. Bien au delà de l’âge que peut atteindre notre univers.

Je voudrais revenir sur la collection « Nouveaux millénaires » de J’ai Lu, qui en est à ses débuts. Qui, d’une certaine manière, fait suite à la défunte collection « Millénaires ». Après Daniel Keyes, Nick Sagan et Charles Stross, on devrait voir arriver Johan Heliot, Lois McMaster Bujold (le cycle Vorkosigan en format Omnibus), Joe Haldeman et Philip K. Dick. Une belle brochette d’auteurs qui devrait donner son style à cette collection dirigée par Thibaud Eliroff. Personnellement j’attends beaucoup de cette collection. Le format est très pratique et elle se positionne plus en science-fiction qu’en fantasy.

Palimpseste de Charles Stross, 160 pages, traduit par Florence Dolisi, couverture de Fotolia, J’ai Lu

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