Elantris

Dix ans auparavant, Elantris était la magnifique capitale de l’Arélon et ses habitants contrôlaient la magie. Et puis vint le Shaod, affection emportant les corps et la magie, qui laissa une ville ravagée et quelques survivants rongés par la maladie. L’Arélon est maintenant une royauté dont l’héritier, le Prince Roaden, doit épouser la princesse Sarène afin de créer une alliance solide avec le Téod.

Car la menace du Fjorden s’accroît. Ce pays s’appuie sur une religion intégriste et violente pour tenter d’asseoir sa domination sur le monde. Hrathen est ainsi envoyé en Arélon pour convertir le pays dans les trois mois, faute de quoi l’invasion militaire sera déclenchée. Cette période délicate est aggravée par la mort de Raoden, survenue juste avant le mariage. Sarène, esseulée, va devoir se battre pour sauver son nouveau peuple et trouver le bonheur.

Le roman de Brandon Sanderson comprend beaucoup de bonnes idées et sa vision de la magie est originale et intéressante. Le récit regorge de rebondissements de la première à la dernière page. Cette accumulation est déroutante car aucune situation ne dure plus de quelques (courts) chapitres. La narration est dynamique, sans que l’action soit le moteur du récit : les quelques combats sont de peu d’ampleur et rapidement menés.

Les personnages sont intéressants et bien campés et la plupart d’entre eux recèlent des secrets. L’auteur est cruel avec son héroïne qui, chaque fois qu’elle se trouve en situation favorable, se voit frappée par un impitoyable coup du sort. Certains passages sont donc plus faibles car il est facile d’anticiper leur conclusion, mais l’imagination fertile de l’auteur et la quête de la magie rendent ce roman agréable et convaincant. 

Elantris de Brandon Sanderson, traduit par Pierre-Paul Durastanti, illustré par Stephan Martinière, aux éditions Le Livre de Poche