Altérations

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Enfin un recueil de vraies nouvelles fantastiques !

Du fantastique pur et dur, relevant de ce que d’aucuns nomment le fantastique ’canonique’. Classique, héritier de Maupassant ou de Poe, sans aucun rapport avec Stephen King ou autres maîtres de l’horreur ou du gore, genres avec lequel trop de lecteurs actuels le confondent. Non, tout ici est feutré, tourne autour de la mort et du destin, ancrés dans un quotidien qui tout à coup bascule. Le vrai terroir du genre, en somme.

Comme celui de ce jeune dessinateur dont le premier emploi consiste à croquer des catastrophes à venir (Desseins) ou cet autre étudiant qui lit le livre de sa vie et de sa mort (Les Parques) ou encore de cet écrivain qui tue son rival par son crayon (Le Défi). On le voit, les thèmes sont traditionnels. Rozenberg, maniant un excellent français, soit dit en passant, n’hésite pas à aborder les Vampires, dans un saisissant récit à répétition (Le Visiteur), l’ondine, dans la tragiquement belle La Rencontre ou le château hanté (Le Cadre), en Ecosse, bien sûr. Le Paquet, plutôt horrible, et La Chambre, suprêmement angoissant, dénotent tout de même un aspect contemporain chez un auteur semblant vouloir ressusciter un certain classicisme.

Paru initialement en 2003, ce recueil obtint, sans peine j’ose le croire, le Prix du Fantastique Robert Duterme décerné par l’Académie Royale de Langue et de Littérature Française de Belgique. Car Michel Rozenberg, né à Uccle en 1959, est belge ! Et Jean-Baptiste Baronian, dans sa préface, a bien raison de souligner : "Oui, Michel Rozenberg est au premier chef un auteur qui captive." Un véritable auteur captivant, c’est rare.

Bruno Peeters

Michel ROZENBERG, Altérations, Editions Nuit d’avril 2006, ill. de Michelle Blessemaille, 158 p., 13,90 euros.

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