Qui a peur de la mort ?

L’histoire se déroule dans une Afrique post-apocalyptique où la magie a repris ses droits. Deux peuples frères s’y déchirent selon les prédictions du Grand Livre d’Ani : les Okekes, poursuivis par une malédiction qui les condamne à la servitude, et les Nurus qui dominent les territoires des Sept Rivières. Guidés par le grand sorcier Daib, ces derniers ont entrepris une croisade contre le peuple Okeke. Un véritable génocide, où la magie et le viol sont utilisés comme armes de guerre.

Onyesonwu, littéralement « Qui a peur de la mort », est une ewu, c’est-à-dire une enfant du viol. Sa mère, condamnée à fuir la vindicte populaire, trouve refuge dans une bourgade à l’Est. C’est là que grandit l’héroïne, là qu’elle découvre le pouvoir qui est entre ses mains. Pour devenir véritablement une sorcière, il lui faut cependant devenir l’apprentie d’un maître qui lui enseignera les Points Mystiques. Or quel sorcier accepterait de prendre une femme comme apprentie ? Les préjugés sont tenaces et Onyesonwu va devoir faire preuve de détermination et de ténacité pour affirmer ses droits.

Avec Qui a peur de la mort, Nnedi Okorafor nous livre une histoire poignante, profondément humaine, où l’amour le plus pur côtoie la laideur la plus absolue. On peut aussi y voir une allégorie universelle (et féministe) qui plonge ses racines dans le mysticisme et l’histoire africaines, et j’ai beaucoup apprécié ce point de vue et cette sensibilité uniques.

Qui a peur de la mort a obtenu le World Fantasy Award en 2011 et le Prix Imaginales du Roman Étranger en 2014. Des distinctions bien méritées.

Qui a peur de la mort ? par Nnedi Okorafor, traduction : Laurent Philibert-Caillat, octobre 2017, ActuSF