Plaies d'honneur

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Trop long, trop de personnages et trop lent. Voilà ce que je reprocherais à ce dixième opus de Honor Harrington. Bien que j’adore ce cycle, je dois constater que David Weber n’a pas pensé à ses lecteurs en écrivant ce livre. Il aurait pu faire 300 pages de moins sans nuire à l’histoire. Non, malheureusement il faut lire plus de 1200 pages pour se rendre compte que c’est reparti pour un tour.

Depuis l’attentat contre le précédent gouvernement manticorien, cinq ans se sont écoulés et le nouveau gouvernement de Haute-Crète n’a pas cru bon de maintenir les investissements militaires, tout comme il n’a pas signé de traité de paix avec Havre, et par la même occasion il n’a pas restitué les systèmes stellaires conquis. La FRM (flotte royale manticorienne) ne peut pas protéger convenablement tous les systèmes conquis depuis la dernière guerre. Mais pendant ces cinq années de trêve, la République a reconstruit sa flotte.

Honor Harrington et Havre-Blanc constituent la vraie opposition contre le gouvernement de Haute-Crète. Mais Honor Harrington est envoyée en Silésie pour prendre le commandement de la base de Sidemore. Elle est aux commandes d’une flotte de vaisseaux qui ne sont pas de dernière génération. Heureusement une flotte graysonienne constituée de bâtiments modernes accompagne sa flotte manticorienne. On assiste à des échanges diplomatiques entre le gouvernement manticorien qui est incompétent et le gouvernement havrien qui veut la paix, mais prépare la guerre si le traité de paix n’est pas signé rapidement. Un vrai paradoxe.

Seul le Protecteur Benjamin Maihew semble rester lucide. Tandis que les relations entre Manticore et Grayson semblent se détériorer à cause de l’incompétence du gouvernement Haute-Crète, Maihew n’a pas hésité à renforcer la flotte de son meilleur officier et à renforcer le détachement manticorien qui protège le trou de ver de l’étoile de Trévor.

Ce livre est moins guerrier que les précédents. David Weber s’est focalisé sur les différents protagonistes (en trop grand nombre) et nous fait suivre toutes leurs élucubrations et tergiversations jusqu’au point de non-retour. On peut pratiquement dire qu’il ne se passe rien dans le premier des deux tomes et que l’histoire ne démarre qu’après 200 pages dans le second tome. C’est beaucoup de temps perdu pour le lecteur. Les scènes de bataille sont bien présentes, mais elles sont coupées, comme si David Weber n’avait plus envie de nous les raconter jusqu’à leur dénouement. Souvent c’est au chapitre suivant qu’on apprend que la bataille a été gagnée par un des adversaires.

Après lecture de ce tome 10 beaucoup trop gros, on comprend que Manticore se retrouve à la case départ et que David Weber a placé ses personnages dans une situation qui permettrait d’écrire encore plusieurs livres.

À lire absolument pour les inconditionnels d’Honor Harrington (dont je suis), mais ce n’est pas le meilleur livre du cycle. Tout au plus le plus épais. C’est plus un vrai exercice de lecture qui met à rude épreuve la patience du lecteur. Je me demande parfois si ce livre n’a pas été écrit tout simplement pour vérifier la fidélité des fans de la série. Oui, je sais, j’en fais partie !

 

Plaies d’honneur T.1 & 2, David Weber, L’Atalante poche, 2019, 1258 pages, couverture de Genkis

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