Saison de rouille
Voici donc le second volume de la série des "hommes sans futur" de Pierre Pelot. Pour ce second tome, Pelot nous emmène sur les bords de la Méditerranée, une Mare Nostrum tellement polluée qu’elle se réduit à une immense flaque de pollution porteuse des maladies les plus létales. L’une d’entre elle, "la Pourriture" comme la nomment les habitants fait de tels ravages qu’une évacuation totale du secteur du Delta (géographiquement dans le sud de la France) a été commandée afin de pouvoir entreprendre la construction d’un monde meilleur, débarrassé de toute forme de pollution.
Le lecteur est amené à suivre cette aventure apocalyptique au travers des yeux de deux personnages que tout oppose. D’une part Hierro Setiembre, "chasseur" au service de la société mise sur pied pour faire le "ménage", et d’autre part Polynésie, jeune fille au caractère trempé qui apprendra très vite ce qui se cache derrière les bonnes intentions de la soldatesque.
Vous en dire plus serait déflorer un roman aux surprises multiples, à l’écriture toujours aussi travaillée, mais à l’intrigue un peu tirée en longueur. L’ombre des "Supérieurs" plane toujours sur le monde, mais nous en apprenons moins sur leur univers que dans "Les Mangeurs d’argile" et le lecteur reste parfois sur sa faim (paradoxal pour un roman un peu longuet, je vous l’accorde).
Bref un roman qui s’élève facilement au-dessus de la masse des sorties (ou ressorties) SF de ces dernières semaines, mais au vu des "Mangeurs d’Argile" nous en attendions un petit peu plus… Ce sera sans doute pour le troisième volume.
Pierre PELOT, Saison de Rouille, Présence du Futur n° 586, Denoël