Konnar le barbant
(roulement de tambour sourd et lointain)
Oyé oyé brave gens. Vous qui avez suivi avec intérêt la saga de la machine de Richard Beissière. Ou encore, vous qui avez collectionné les rubriques à brac et les albums de Gai-Luron de notre fidèle Marcel Gotlieb.
Alors vous, vous êtes les bienvenus dans l’univers de Pierre Pelot.
Les autres, vous pouvez venir aussi. Ce n’est pas un problème. Plus on est de fous … Mais je vous aurais prévenus, attendez-vous à de l’humour décalé.
Dans la contrée des héros, on s’ennuie ferme. Les peuples des autres territoires ne croient plus en ces héros sans peur et sans reproche.
Leur chef, le grand Konnar, organise un concours afin de recruter un nouveau héros. Celui qui aura à cœur de redorer le blason terni de nos chers héros.
Pour pouvoir accéder au rang de héros, il devra vaincre moult énigmes, moult adversaires et autant de territoires hostiles.
Gilbert Lafolette, un grand gaillard bien bâti qui ferait pâlir d’envie James Bond en personne. Non ? Oh ! pardon !
Bon je recommence.
Donc Gilbert Lafolette, un maigrichon avec de grandes oreilles est l’heureux élu.
Tout simplement hilarant. Pierre Pelot s’en est donné à cœur joie pour se moquer ouvertement, mais gentiment, de la fantasy.
Conan le barbare est bien sûr le premier dans le collimateur.
Couillu aussi l’initiative des éditions Bragelonne d’éditer cette suite d’aventures cultissimes qui, en 1981, était publiée en épisodes.
Pas évident d’accrocher les lecteurs d’aujourd’hui avec cet humour qui semble d’un autre âge.
L’épaisseur du livre et son prix pourraient en faire fuir plus d’un.
Il va de soi qu’il ne faut pas lire d’un seul coup au risque d’avoir une indigestion de blagues qui sont, avouons le, un peu vieillottes. J’ai moi-même laissé quelques jours avant de reprendre le livre.
Mais c’est justement cela l’atout de Konnar. On le lit à son rythme et l’on peut se permettre de le laisser de côté quelque temps sans perdre nécessairement le fil conducteur de l’histoire.
Ce n’est pas non plus une banale réédition.
Pierre Pelot a retouché l’ensemble pour l’actualiser. Notamment certains nobles qui portent de tels sobriquets que l’on reconnaît aisément les politiques français.
À mettre sur la table de nuit pour les soirs de cafard. Les autres soirs aussi, on ne vous dira rien.
Konnar le barbant, Pierre Pelot, Illustration de couverture : Jean Solé, 446 pages, Bragelonne