Ost céleste (L’)
La République de Jirone est aux mains des banquiers dont le plus puissant, le plus craint et le plus détesté est Eugen, le patriarche de la famille Basfortt. La République est forte mais elle craint l’ambition religieuse sans limite de l’Archonte, qui rêve de détruire tout ceux qui s’opposent à sa foi.
Le royaume de la jeune Indira IV, modèle de tolérance, est la première cible du fanatique religieux. Entourée de ses conseillers, la jeune monarque peine à faire front. Heureusement, elle a un allié inattendu : un homme qu’elle n’a jamais vu mais avec qui elle entretient une relation épistolaire secrète, Eugen de Basfortt.
La guerre semble inévitable mais Indira IV possède un atout fondamental : elle est la seule à pouvoir faire appel au mythique ost céleste, une armée dont personne ne sait rien, mais dont la puissance immaginée fait trembler.
Le récit suit alternativement les deux protagonistes dont les seuls liens reposent sur l’échange de lettres, qui rythment le récit avec régularité. Il y a peu en commun entre les deux héros. Eugen est un vieil homme cynique, sans illusion, dur et cinglant, sans pitié. Indira est une jeune femme encore naïve qui peine à prendre des décisions et à s’émanciper de la tutelle de ses conseillers. Pourtant ils présentent des points communs, comme la conscience d’un idéal supérieur à leur propre personne et à leur pouvoir.
La personnalité profonde des héros se révèlent peu à peu à travers une intrigue qui reste linéaire, mais dont les rebondissements surprennent. Le récit est mené avec talent et le rythme est parfaitement entretenu par la construction du roman. Le suspense demeure jusqu’au bout même si le final laisse un peu le lecteur sur sa faim car l’arrivée de l’ost céleste, préparée pendant 300 pages, se révèle peu épique.
Un très bon roman.
L’ost céleste par Olivier Paquet, illustré par Aurélien Police, aux éditions L’Atalante, collection La dentelle du cygne, ISBN 9791036001970