Opéra de Shaya (L’)
Les nouvelles de Sylvie, les rencontres avec des Autres presque imaginaires, sont des petits joyaux, qu'il ne servirait à rien de déflorer. Shaya est une planète étrange, un curieux compromis entre isolement et partage, symbolique des relations humaines et de celles d'origine biologique.
Grenade au bord du ciel reprend, peut-être à l'envers pour certains, le mythe de Pandore, et il n'est pas sans signification que ce soient des hommes qui veuillent rouvrir la boîte fermée par les extra-terrestres. C'était facile d'accuser « l'éternel féminin », mais la cupidité n'est pas vraiment un trait féminin... Petits arrangements intra-galactiques ou Un amour de sable sont d'agréables fantaisies (imaginer la créature de ce dernier d'une part en se référant à Bucolique de AEVV, d'autre part en se référant aux Vermillion Sands de Ballard, donne dans les deux cas des résultats intéressants). Mon seul reproche ira à la préface de Jean-Marc Ligny, qui place tout de suite la barre très haut, presque trop, et qui m'a, a posteriori, fait réagir négativement aux (rares) faiblesses des textes. Elle serait mieux placée en fin de volume, avant ou après l'interview-discussion avec Sylvie. Parce qu'elle n'est pas excessive : les textes méritent les commentaires mais elle provoque un excès d'attentes, alors qu'elle serait totalement légitime après la lecture des nouvelles.
L'opéra de Shaya, par Sylvie Lainé, Actu SF, Les Trois Souhaits, 2014, 178p., couverture de Gilles Francescano, 12€, ISBN 978-2-91768936-3
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