Nuages de Magellan (Les)

Dans le cadre d’un univers où les humains ont colonisé de nombreuses planètes, mais où leur monde d’origine est abandonné, où la navigation dans l’espace est entièrement aux mains des Grandes Compagnies qui viennent d’écraser la tentative de révolte de leurs employés astronautes, après avoir fait disparaître la Grande Piraterie qui défendait les désirs de liberté de tous, la jeune Dan est barmaid dans un petit bistrot près d’un astroport et rêve de voyages. D’une façon presque invraisemblable elle va, à cause d’une chanson et de l’arrivée des vigils des Compagnies, être obligée de fuir son planétoïde en compagnie d’une ancienne capitaine pirate. Et, de fuites en combats, elle va devenir adulte et libre...

Dans ce livre « young adult », les aventures et péripéties s’enchaînent sans la moindre vraisemblance. Les Grandes Compagnies sont simultanément quasi-omnipotentes et totalement dénuées de suite et de cohérence dans leurs actes et nos héroïnes sortent de tous les affrontements de façon parfois miraculeuse. Mais, à côté de l’hymne à la liberté, de la recherche de cette Libertalia spatiale appelée Carabe, c’est bien sûr une quête de l’âge adulte que nous raconte ce roman. Avant tout distrayant et optimiste, malgré son cadre dystopique...

Ah, pour ceux qui ne savent pas. Citée dans l’Histoire des plus fameux pyrates, de Daniel Defoe, Libertalia était une île sur laquelle le capitaine Misson et le prêtre défroqué Caracccioli avaient fondé une société égalitaire. Le rêve fut de courte durée, mais ce roman le rappelle...

Les nuages de Magellan, d’Estelle Faye, Scrinéo, 2018. 274 p., couverture de Benjamin Carré, 21€, ISBN 978-2-3674-0585-8