Monde des Sinks (Le) et Secret des Haoms (Le), Praërie T1 et T2

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Même si un certain nombre d’erreurs scientifiques et de confusions dont je discuterai avec l’auteur rendent les bases de ce roman impossibles, une fois que la suspension d’incrédulité nécessaire a permis de les poser, le roman de Jean-Luc Marcastel est une agréable fantaisie parascientifique qui renouvelle l’idée de base, prise dans le roman de Murray Leinster La planète mystérieuse et aussi apparue dans nombre de films avec des insectes géants où, sous la même forme qu’ici, un jardin normal et des hommes de taille réduite à 1cm, dans un épisode des Pionniers de l’espérance, de Poivet et Lécureux, et dans la série des Petits Hommes.

 

Le thème est donc ancien, mais Jean-Luc Marcastel nous en présente une version nouvelle, avec des ressemblances imposées mais pas de recopiage.

 

La base qu’il faut donc accepter pour profiter du récit : en 1994, un centre de recherche et le village voisin, situés dans une vallée du Sud de la France, ont disparu mystérieusement, et leur emplacement est zone interdite. Vingt ans plus tard, le jeune Vincent Marty, lieutenant dans une troupe militaire secrète, est envoyé sur les lieux pour récupérer les secrets de la miniaturisation des humains sur lesquels travaillait le labo disparu. Miniaturisé à son tour, il ne pourra reprendre sa taille normale que s’il trouve les formules disparues avec le labo où travaillait son père. Mais il va découvrir que les habitants du village ont survécu et que leurs descendants se sont adaptés à leur condition de quasi-insectes, attaqués par tous les insectes de la vallée. Utilisant une hypothèse « relativiste » (sans rapport avec la relativité d’Einstein, mais plus probablement trouvable dans les idées de Blaise Pascal et de Fontenelle), l’auteur imagine donc que la vie des humains miniaturisés a été accélérée dans un rapport 24, et que les Sinks, comme s’appellent les descendants des habitants miniaturisés, ont donc connu une dizaine de générations.

Tombé au milieu de la chasse d’initiation du jeune Sink Lo-Hiss, Vincent va entrainer celui-ci, le jeune Séfan et une « fillvollmort », une chasseuse d’une tribu ennemie, avec lui dans sa quête des secrets du laboratoire et du monde des Sinks. En même temps, son passage remet en cause habitudes et certitudes des Sinks dont le monde va changer.

 

Plusieurs chapitres d’explications, à la fin des deux volumes, assurent une certaine cohérence au monde et permettent d’en comprendre le fonctionnement, même si nombre d’entre elles ne sont scientifiques qu’en apparence ; il suffirait de regarder dans les livres de Roland Lehoucq pour s’assurer que l’existence d’humains de cette taille, avec les squelettes et muscles des humains, ne serait pas possible. Quant à l’idée d’un temps plus rapide, l’observation des insectes et leurs rapports aux autres espèces prouve que, même si leur cycle de vie est plus court, ils vivent dans le même temps que nous. Si on perçoit ces chapitres comme les règles du monde imaginaire dans lequel se déroule l’histoire, mais sans prétention à décrire le monde réel, quelle importance ?

Sous réserve de bien conserver en tête le fait qu’il s’agit d’un roman, cette promenade est amusante.

 

Praërie, par Jean-Luc Marcastel, Scrinée, 2014 et 2015 ; 446 p et 472 p, couvertures Isabelle Demonteaux, 16€90 chaque vol, ISBN 978-2-3674-0168-4 et 0286-4

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